Les disparités économiques persistent même à la retraite. D’après une étude récente de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), des écarts significatifs se dessinent entre les pensions perçues par les bénéficiaires de minima sociaux et celles des autres retraités. Publiée le 27 février, cette recherche met en lumière comment un parcours professionnel marqué par le recours à ces aides peut influencer durablement la situation financière lors de la retraite, rapporte TopTribune.
Des pensions très inégales selon le parcours professionnel
Il ressort que les individus ayant reçu un minimum social tout au long de leur carrière se retrouvent avec une pension considérablement inférieure à celle de leurs pairs. En effet, ils perçoivent en moyenne une pension brute de 863 € par mois, soit moins de la moitié des 1 682 € touchés par les autres retraités. Cette disparité s’explique principalement par un niveau de salaire généralement plus bas tout au long de leur vie active.
Pour détailler davantage, ceux qui ont bénéficié du RSA ou de l’AAH perçoivent environ 600 € mensuellement, tandis que ceux qui touchaient l’ASS bénéficient d’environ 1 100 €, d’après des informations du média Merci pour l’Info. Ces sommes illustrent des réalités financières complexes, obligeant souvent ces retraités à dépendre en partie d’aides sociales pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Les effets durables du minimum social
La recherche met en avant qu’environ un tiers des anciens bénéficiaires de minima sociaux continuent à recevoir une aide similaire après leur départ à la retraite, révélant ainsi les disparités entre différents régimes de retraite. Cette situation est particulièrement marquée chez ceux qui ont perçu le RSA ou l’AAH, près de la moitié d’entre eux se retrouvant encore dans cette situation. En comparaison, seulement 1,3 % des autres retraités rencontrent un cas semblable.
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), anciennement appelée minimum vieillesse, est soumise à des conditions d’éligibilité. Fin 2020, le montant moyen versé était de 460 € par mois, avec un montant maximal avoisinant 1 016 € pour une personne seule, sans autres ressources. Ce soutien est accessible dès 65 ans, ou 67 ans selon les situations.
Le faible montant des retraites de ces bénéficiaires peut s’expliquer par le fait qu’ils n’ont souvent pas accumulé suffisamment de trimestres pour bénéficier d’une retraite minimale. Plus de huit retraités sur dix dans cette catégorie n’ont pas atteint cette exigence, contre environ un tiers pour les autres. De plus, dans de nombreux cas, les périodes de perception d’un minimum social ne sont pas comptabilisées dans le calcul des droits à la retraite, sauf exceptions pour certaines allocations telles que l’ASS.
Le RSA est parfois critiqué pour être perçu comme un piège à l’emploi et paraître plus avantageux que des salaires modestes. Cependant, il exerce également une influence nuisible sur le montant final des pensions : « Les anciens bénéficiaires d’un minimum social d’âge actif touchent, à la retraite, une pension presque deux fois moins élevée que leurs homologues », souligne la Drees.
