Guerre en Ukraine : les agriculteurs ukrainiens, victimes directes et collatérales de l'armée russe
Guerre en Ukraine : les agriculteurs ukrainiens, victimes directes et collatérales de l'armée russe

Guerre en Ukraine : les agriculteurs ukrainiens, victimes directes et collatérales de l’armée russe

13.06.2024
1 min de lecture

En Ukraine, celles et ceux qui nourrissent le pays sont doublement victimes de la guerre face à la Russie. En plus de subir les bombardements de l’armée russe, ils sont de plus en plus nombreux à devoir délaisser leur ferme pour rejoindre les forces armées ukrainiennes.

Un projet de loi pour éviter la mobilisation en Ukraine. C’est ce qu’ont proposé des députés ukrainiens mercredi 12 juin : permettre aux entreprises du pays de payer une taxe mensuelle afin d’éviter à leurs employés d’être enrôlés dans l’armée. Près de trois quarts des entreprises se disent confrontées à des pénuries de personnel, selon une enquête publiée en avril dernier. Ce texte de loi pourrait soulager un secteur en particulier : l’agriculture, qui fait face à une grave pénurie de main-d’œuvre, tout en étant l’une des cibles de l’armée russe.

« Tout est complètement détruit. Et dès qu’on reconstruit, il y a de nouvelles frappes. On reconstruit à nouveau, et ça recommence ! Donc ça n’a plus de sens de réparer ».

Anatoli Sergienko
à franceinfo
Par mesure de sécurité, les vaches et les cochons ont été déplacés à l’ouest du pays. Autres biens précieux, les machines agricoles, elles aussi, ont été mises à l’abri. Sous la menace des obus russes, la cinquantaine de salariés travaille encore sur place, mais n’y vit plus. Les conditions sont trop dangereuses. « On travaille une journée, puis on se met à l’abri pendant deux autres, raconte Anatoli Sergienko. Ou on fait l’inverse : deux jours de travail et un jour à l’abri. Quelqu’un se tient systématiquement à côté de chaque machine pour observer le ciel, pour – Dieu nous en garde ! – éviter les bombardements. Et dès que ça commence, nous partons. »

Un peu plus au nord, au village de Malinivka, un autre problème se pose pour Guennadi Baranik, producteur de concombres et de tomates. Il voit de moins en moins d’employés s’affairer dans ses champs. Les meilleurs spécialistes ont été envoyés au front. Il craint que ce soit bientôt son tour. « J’ai du diabète, mais ce n’est pas grave. Maintenant, ils prennent quand même ! », déplore l’exploitant agricole. Nous étions censés être exemptés, mais avec la nouvelle loi, ils peuvent nous convoquer au commissariat militaire comme tout le monde. »

En effet, ces derniers mois, le gouvernement ukrainien a élargi son spectre de recrutement. Pour regarnir ses rangs, elle intègre les hommes dès 25 ans, recrute désormais des prisonniers, et a renforcé les peines d’emprisonnement de ceux qui tentent de fuir l’enrôlement.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles