Guerre en Ukraine : en Russie, l'inflation est un problème qui commence à inquiéter le Kremlin
Guerre en Ukraine : en Russie, l'inflation est un problème qui commence à inquiéter le Kremlin

Guerre en Ukraine : en Russie, l’inflation est un problème qui commence à inquiéter le Kremlin

25.11.2024
2 min de lecture

Hausse des prix, taux d’emprunt hors-norme… Face aux sanctions internationales, l’économie russe semble de plus en plus éreintée. Et la crise commence à pointer son nez au plus haut niveau de l’Etat.

Quel est le niveau réel de l’inflation en Russie actuellement ? Si le Kremlin montre ses muscles en lançant de nouveaux types de missiles sur l’Ukraine, si « le triomphe de la technologie russe » est célébré face, notamment, à la « sidération de l’Occident« , il est des performances dont les dirigeants parlent moins, comme l’inflation.

Officiellement aux alentours de 9%, elle serait en réalité nettement plus élevée. Des médias et un institut indépendant qui étudient le panier moyen, mois après mois, l’évaluent plutôt aux alentours de 20%.

Le prix du beurre a quasi doublé en un an

Le pouvoir russe a beau réprimer toute contestation, il sait qu’il aura du mal à étouffer la grogne si elle touche durement les Russes dans leur vie quotidienne. Vladimir Poutine le sait, lui qui emploie souvent une expression qu’on utilisait beaucoup en Union soviétique. Dans le contexte d’économie de guerre qui prévaut en Russie, il faut trouver un équilibre entre « le beurre et les canons », martèle le chef du Kremlin. 

Mais le beurre est précisément devenu un symbole en Russie. Son prix a presque doublé en un an, tout comme celui de la plupart des produits laitiers. « Je l’ai acheté 87 roubles il y a une semaine, maintenant il coûte 114, témoigne Galina, croisée à la sortie d’un supermarché, une bouteille de kéfir, sorte de yaourt à boire typiquement russe, à la main. Tout devient plus cher, les fruits, le pain… Les prix augmentent beaucoup« , confie-t-elle. 

Or, si le prix du beurre et du kéfir augmente, c’est à cause des sanctions : il faut importer certains ingrédients, et cela coûte de plus en plus cher, avec un rouble de plus en plus faible.

Des taux records

Pour tenter de juguler cette inflation, la banque centrale russe a relevé fin octobre son taux directeur de 19 à 21% – son niveau le plus élevé depuis 2003 – s’attirant les foudres de nombreux entrepreneurs, inquiets de voir le coût des emprunts encore augmenter. Exemple : le taux moyen pour un emprunt immobilier aujourd’hui est à 25% en Russie. 

Mais Elvira Nabioullina, la patronne de la banque centrale, ne veut rien céder : la stabilité économique plutôt qu’une hausse de la croissance à tout prix, défendait-elle encore mardi 19 novembre, devant députés de la Douma. 

« Notre politique vise à freiner la hausse des prix. Sans cela, une croissance économique durable est impossible »Elvira Nabioullina

devant les députés russes

« Les gens s’inquiètent à nouveau de la hausse incessante des prix. Ce sont les pauvres qui sont les plus durement touchés, ceux dont les revenus n’augmentent pas ou pas aussi vite que la moyenne. Et vous savez mieux que moi que ces personnes sont nombreuses… », , a-t-elle martelé. 

La lutte contre l’inflation est en train de devenir un autre front pour le pouvoir russe. Et il n’a pas de solution pour l’instant.

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