Après avoir subi de lourdes pertes, les troupes envoyées par Pyongyang pour aider la Russie à reprendre cette zone frontalière aux forces ukrainiennes semblent avoir été retirées du front, rapporte le renseignement sud-coréen.
La débandade des soldats nord-coréens engagés aux côtés des forces russes se poursuit. D’après les services de renseignement de Corée du Sud, ils auraient été retirés de la ligne de front. « Depuis la mi-janvier, il s’avère que les troupes nord-coréennes déployées dans la région de Koursk, en Russie, n’ont pas été engagées dans des combats », relève le Service national du renseignement (NIS), mardi 4 février. Si « les détails exacts sont encore à l’étude », « l’une des raisons pourrait être le nombre élevé de victimes ».
Selon Kiev, 12 000 Nord-Coréens auraient été envoyés par Pyongyang pour aider la Russie à reprendre les centaines de kilomètres carrés qu’occupent les Ukrainiens depuis août dans la région frontalière de Koursk. En décembre, le président Volodymyr Zelensky avançait le chiffre de 3 000 hommes « tués ou blessés ». Des pertes que Séoul chiffre de son côté aux alentours de 1 100.
Kiev confirme ce retrait
Un porte-parole des forces spéciales ukrainiennes avait déjà déclaré le 31 janvier à la BBC(Nouvelle fenêtre) que ses unités mobilisées dans la région de Koursk n’avaient, elles non plus, pas vu le moindre soldat nord-coréen sur place au cours des trois dernières semaines. Les Nord-Coréens capturés par l’armée ukrainienne ont aussi livré les détails de leur engagement au côté de Moscou, et l’impréparation qui en a découlé. Dans une vidéo publiée mi-janvier par le président ukrainien lui-même, l’un d’eux affirme qu’ils ne savaient pas qu’ils allaient se battre contre l’Ukraine jusqu’à leur déploiement sur le front.
Dans cette vidéo de cinq minutes, le soldat est étendu sur un lit. Il fait état d’importantes pertes lors d’un combat auquel il a participé début janvier. Il révèle être allé en Russie avec une centaine d’autres soldats nord-coréens à bord de ce qui semblait être un bateau civil. « Je pense que c’était un ferry russe, pas un navire militaire, un simple bateau de marchandises. Et après être arrivés en Russie, nous avons fait une partie du trajet en train », explique-t-il, en ajoutant ne pas avoir reçu de formation spécifique sur l’utilisation des armes russes.
Pour le moment, ni Moscou ni Pyongyang n’ont confirmé ce possible retrait. Reste aussi à savoir s’il s’agit d’une option temporaire ou à plus long terme. Dans une interview accordée au magazine The War Zone(Nouvelle fenêtre), publiée le 22 janvier, le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Budanov, a déclaré s’attendre à ce que Pyongyang envoie des renforts supplémentaires en Russie, notamment des unités d’artillerie.