François Bayrou se dirige vers la sortie de Matignon après une courte tenure
François Bayrou, Premier ministre français, est sur le point de quitter son poste à Matignon, neuf mois après sa nomination. Ce départ, anticipé, intervient sans qu’il ait réussi à établir un compromis sur la dette, son objectif depuis trois décennies, exacerbant ainsi la crise politique qu’il était censé surmonter, rapporte TopTribune.
Bayrou, qui a menacé de se retirer si ses conditions n’étaient pas remplies, n’a pas réussi à initier la moindre réforme significative concernant la dette nationale. Au lieu de cela, il a sollicité un vote de confiance avant même que les discussions budgétaires ne débutent, une démarche qui a été rejetée par toutes les oppositions.
L’ancien président du MoDem, qui avait depuis longtemps des ambitions de premier plan au sein du gouvernement, a provoqué des controverses en choisissant de participer à des activités locales dans son fief de Pau au lieu de se concentrer sur la crise actuelle, comme en témoigne son absence lors d’une réunion clé à Paris concernant les ravages causés par un ouragan à Mayotte.
Ce choix stratégique a été qualifié de maladroit par ses adversaires, qui le décrivent comme un leader isolé, entouré d’un cercle restreint de conseillers et déconnecté des réalités politiques du pays. Un de ses détracteurs évoque le « syndrome de la grenouille » pour mettre en lumière ses tentatives perçues comme trop ambitieuses.
Une gouvernance chaotique à Matignon
Le parcours politique de Bayrou, agrégé de lettres, homme de l’ombre dans la politique française, a été marqué par la solitude à Matignon, où il a souvent fait cavalier seul. Avec l’absence notable de sa mentor Marielle de Sarnez, décédée en 2021, il a été contraint de mener une communication désordonnée, entraînant ainsi de nombreuses controverses.
Évoluant dans une atmosphère de tensions politiques croissantes, il a été incapable de s’entendre avec ses partenaires politiques sur des mesures essentielles, telles que la réforme des retraites, malgré des tentatives de dialogue avec la gauche. Ses efforts pour rallier les socialistes autour du budget 2025 ont été infructueux, le laissant affaibli et sans majorité.
Des remous internes et l’héritage d’un leader contesté
Alors qu’il tente de se défendre contre l’accusation d’immobilisme, son dernier plan de redressement des finances publiques a été qualifié d’échec par certains membres de son équipe, qui craignent qu’il ne soit en train de perdre son emprise sur le gouvernement. À l’approche d’un vote de défiance, il semble avoir désespérément prolongé son mandat au lieu de saisir des occasions cruciales pour agir.
D’après ses propres mots, Bayrou a affirmé : « C’est déjà pas mal neuf mois à Matignon », faisant référence à sa période en tant que chef du gouvernement. Cependant, plusieurs conseillers estiment qu’il pourrait être jugé comme celui qui n’a pas su conclure ses promesses, provoquant une crise plus profonde pour la France avec ses choix jugés irrationnels.
Alors qu’il se prépare à quitter la scène politique, il reste avec des déclarations affirmant qu’il n’a « aucun regret », malgré les tourments qui l’ont accompagné durant cette période. Bayrou, qui fait face à des défis juridiques supplémentaires suite à l’affaire des assistants parlementaires, semble déterminé à maintenir son rôle au sein de la vie politique française à l’avenir, tout en niant toute intention de briguer de nouveau la présidence de la République.