Elections européennes : en meeting à Paris, le camp présidentiel sonne "la mobilisation générale" pour soutenir Valérie Hayer
Elections européennes : en meeting à Paris, le camp présidentiel sonne "la mobilisation générale" pour soutenir Valérie Hayer

Elections européennes : en meeting à Paris, le camp présidentiel sonne « la mobilisation générale » pour soutenir Valérie Hayer

09.05.2024
4 min de lecture

« On sera de toute façon à la deuxième place, comme la dernière fois, et alors ? On suit notre président, le socle est solide », répond du tac au tac Agathe, adhérente du parti présidentiel depuis 2019. Comme nombre de militants Renaissance, cette professionnelle de la communication politique a acté l’envolée dans les sondages de Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national pour les élections européennes, loin devant Valérie Hayer. La candidate Renaissance, qui a dévoilé tardivement sa liste et son programme, est créditée de 17% des intentions de vote, contre 32% pour la tête de liste du Rassemblement national, dans le dernier baromètre Ipsos.

Pour tenter de se relancer, la tête de liste du parti présidentiel a donné, mardi 7 mai, son premier meeting parisien, à la Mutualité, entourée de tout l’état-major macroniste, du gouvernement et du Premier ministre. « Nous voilà prêts et rassemblés pour le sprint final de cette campagne. Alors, à vos côtés, je veux lancer l’appel à la mobilisation générale ! », a lancé Valérie Hayer. « J’ai l’intime conviction que nous lançons aujourd’hui le tournant de cette campagne. C’est le moment où les Français commencent à s’intéresser à ce qu’il se passe », a aussi insisté Gabriel Attal, se disant « fier » de la candidate Renaissance, désignée sur le tard. Le chef du gouvernement n’a pas manqué de faire référence à la date choisie pour le meeting, sept ans jour pour jour après l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée, dans une salle prisée par la macronie.

Un scrutin européen dramatisé

« Nous n’avons pas l’esprit de défaite », glissait, quelques minutes avant le début du meeting, un proche du président. « Tout est possible. On a maintenant un programme. Donc on va faire campagne dessus plutôt que de cibler uniquement nos adversaires politiques. On rentre dans le dur« , ajoutait-il. A la tribune ont d’abord défilé plusieurs pontes de la majorité, tous en position non éligible sur la liste Hayer : deux anciens Premiers ministres – Edouard Philippe et Elisabeth Borne –, Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de Renaissance, ainsi que François Bayrou, le patron du MoDem. Tous ont contribué à dramatiser l’enjeu du scrutin du 9 juin. « Cette élection-là, elle sera dans les livres d’histoire, parce qu’il s’est trouvé que le monde a changé de face », a ainsi assuré le maire de Pau. « Notre démocratie est en danger, c’est peut-être l’enjeu de cette élection », a également affirmé Stéphane Séjourné, appelant à la mobilisation de son camp pour gagner.

Un défi de taille. « La mobilisation du socle macroniste est faible, relevait pour franceinfo Mathieu Gallard, directeur d’études pour l’institut Ipsos. Les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de la présidentielle 2022 sont parmi ceux qui ont le moins l’intention de se déplacer. » Pas de quoi décourager les militants croisés à la Mutualité. « J’ai de l’espoir, l’électorat macroniste est en train de se réveiller », veut croire Laure, militante MoDem, âgée de 68 ans. « Il ne faut pas perdre de temps à lutter contre le RN, il faut plutôt dire pourquoi voter pour nous. »

Si Gabriel Attal a lui aussi insisté sur l’importance majeure de cette élection, en évoquant le bilan et le programme de la majorité, le locataire de Matignon a passé du temps à attaquer l’extrême droite. Très applaudi par les militants, celui qui était suspecté en interne de ne pas assez mouiller la chemise dans cette campagne a ainsi fustigé « le projet caché » du Rassemblement national. Gabriel Attal a qualifié les membres du camp de Marine Le Pen d' »europhobes anonymes » après avoir été des « europhobes assumés »« A tous ceux que vous connaissez qui doutent, qui s’interrogent, posez-leur une seule question : quelles seraient les conséquences d’une vague brune qui déferlerait sur le Parlement européen le 9 juin prochain ? », a encore mis en garde le chef du gouvernement.

« Nous ne parlons pas de Glucksmann »

Valérie Hayer, la voix moins assurée que celle du Premier ministre, a elle aussi fait du RN la cible de ses attaques. Souhaitant « démystifier les mensonges et les supercheries de l’extrême droite », la tête de liste macroniste s’est, par exemple, adressée à Colombe, cette sympathisante RN dont la vidéo au meeting de Jordan Bardella à Perpignan a fait réagir l’ensemble de la classe politique. « Je veux ici, m’adresser à toutes les Colombe de notre pays : avec eux au pouvoir, on le voit ailleurs en Europe, pas un prix qui baisse, pas un salaire qui augmente, pas une usine qui rouvre. C’est pour vous Colombe, pour tous les résignés, que je veux me battre », a-t-elle assuré.

Le duel que veut instaurer la majorité se jouera face au Rassemblement national, pas ailleurs. Car, si la présidente du groupe Renew au Parlement européen doit également faire face à la dynamique du candidat PS-Place publique Raphaël Glucksmann, troisième homme de cette campagne, le candidat socialiste n’aura pas été nommé. « Nous ne parlons pas de Glucksmann mais de la liste Nupes », confie ainsi un stratège du camp présidentiel. « Jean-Luc Mélenchon l’a dit, le candidat socialiste ose à peine le dire, mais tous les deux considèrent cette élection comme la primaire de la Nupes pour 2027 », a dénoncé Gabriel Attal.

Galvanisé par les clameurs de la salle, le Premier ministre a enjoint aux militants de se démultiplier sur le terrain. « Battons-nous », a-t-il répété à de nombreuses reprises. « Il nous reste un mois », lui a répondu, en écho, Valérie Hayer.

Source: franceinfo

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