Droits de douane, contrôle du Groenland, hommage à Elon Musk... Ce qu'il faut retenir du discours de Donald Trump devant le Congrès américain
Droits de douane, contrôle du Groenland, hommage à Elon Musk... Ce qu'il faut retenir du discours de Donald Trump devant le Congrès américain

Droits de douane, contrôle du Groenland, hommage à Elon Musk… Ce qu’il faut retenir du discours de Donald Trump devant le Congrès américain

05.03.2025
5 min de lecture

Le 47e président des Etats-Unis s’est exprimé dans la nuit de mardi à mercredi face aux sénateurs et élus de la Chambre des représentants. Il y a notamment détaillé sa vision du « rêve américain ».

Il avait promis quelque chose de « gros », façon show télévisé. Donald Trump a pris la parole face au Congrès à Washington (Etats-Unis) dans la nuit de mardi à mercredi 5 mars, afin de détailler son projet politique. Il s’est exprimé pendant une heure et quarante minutes, soit le plus long discours d’un président américain devant le Congrès de l’histoire du pays. C’était la première fois depuis son retour au pouvoir fin janvier que le dirigeant républicain s’adressait aux élus du Sénat et de la Chambre des représentants, réunis pour une session collective.

Arrivé sous les applaudissements de son camp, majoritaire dans les deux chambres, Donald Trump a déroulé ses thèmes favoris, rendu une série d’hommages et fait plusieurs annonces qui ont peu de chances d’apaiser la communauté internationale… Le tout saupoudré de quelques fausses informations. Voici les temps forts de son premier grand discours face aux élus américains.

Un président parti à la chasse aux taxes

Sur le plan économique, Donald Trump a proposé de pérenniser les réductions d’impôts de son premier mandat et de faire passer une loi pour éliminer les taxes sur les pourboires et les heures supplémentaires. « Pour libérer notre économie, j’ai décidé que pour chaque nouvelle régulation, dix autres plus anciennes doivent être éliminées », a lancé le dirigeant républicain, qui a évoqué les taxes à 19 reprises durant son discours. Ou plutôt l’exonération totale de taxes et d’impôts, qu’il propose par exemple aux acheteurs de sa « gold card » à 5 millions de dollars, visant à attirer les riches investisseurs aux Etats-Unis.

Une ovation pour Elon Musk et sa croisade antigouvernement 

Dans la première partie de son discours, Donald Trump a fait applaudir le milliardaire Elon Musk, fervent soutien durant sa campagne présidentielle et actuellement à la tête du « Département de l’efficacité gouvernementale », une entité nouvellement créée pour réduire les dépenses publiques. « Merci Elon. Il travaille très dur. Il n’avait pas besoin de ça », a déclaré le président américain au sujet du patron controversé des entreprises Tesla, SpaceX et du réseau social X. 

Après avoir salué Elon Musk, Donald Trump a listé toute une série de dépenses jugées superflues de la part de l’Agence américaine pour le développement international, dont il a temporairement gelé les dépenses. Il a notamment cité une supposée aide de « 8 millions de dollars pour promouvoir la cause LGBTQI » au sein du Lesotho, pays africain « dont personne n’a jamais entendu parler » a-t-il assuré.

Sans que cela puisse être vérifié, Donald Trump a par ailleurs déclaré que « des centaines de milliers d’employés fédéraux » ne sont « pas venus au travail » récemment. « Mon gouvernement va reprendre le contrôle de cette bureaucratie irresponsable », a-t-il promis, prévenant que les récalcitrants « seront licenciés immédiatement »« Le règne des bureaucrates non élus est terminé », a-t-il lancé, provoquant une nouvelle salve d’applaudissements.

Un représentant démocrate évacué de la salle

En minorité dans l’assemblée, les élus démocrates du Congrès ont tout de même protesté à leur manière. Alors que Donald Trump serrait la main de ses alliés, une parlementaire démocrate a discrètement placé une pancarte avec le message « Ce n’est pas normal », dans le champ de la caméra qui filmait le président. Au début du discours, le représentant texan Al Green s’est levé pour crier un message inaudible, restant debout plusieurs minutes avant d’être escorté en dehors de la salle.

Face aux journalistes, l’élu a déclaré « accepter la punition »« Cela vaut la peine de faire savoir aux gens que certains d’entre nous vont s’opposer à la volonté de ce président de réduire Medicare, Medicaid et la Sécurité sociale », a-t-il expliqué. Durant le reste du discours présidentiel, d’autres démocrates ont brandi de petites pancartes accusant notamment Elon Musk de « vol ».

Le Groenland et le canal de Panama dans le viseur

Galvanisé par son auditoire, Donald Trump a répété son projet de prendre le contrôle du Groenland « d’une manière ou d’une autre »« Nous avons besoin du Groenland pour la sécurité nationale et même la sécurité internationale. Et nous travaillons avec tous les acteurs concernés pour essayer d’y parvenir », a-t-il expliqué, promettant d’« enrichir » les habitants de ce territoire autonome rattaché au Danemark. Le dirigeant républicain a également affirmé que les États-Unis avaient « commencé » à « récupérer » le canal de Panama, après avoir promis pendant sa campagne de replacer cet axe maritime crucial sous contrôle américain.

Donald Trump assume les « perturbations » liées à sa guerre commerciale

Le président américain a reconnu que son changement de politique commerciale sans contre de nombreux pays, dont le Canada, Mexique et la Chine, allait provoquer quelques « petites perturbations » passagères, selon lui. « Les tarifs douaniers ne visent pas seulement à protéger les emplois américains. Ils visent à protéger l’âme de notre pays. Ils visent à rendre l’Amérique à nouveau riche et à lui redonner sa grandeur », a-t-il défendu avant de préciser son projet. « Nous allons récupérer des trillions et des trillions de dollars », a-t-il promis, malgré le fait que les frais de douanes sont très souvent répercutés sur les prix par les importateurs.

Ces dernières semaines, le Canada a vivement réagi à la nouvelle politique douanière voulue par Donald Trump, entre campagnes de boycott et menaces de riposte commerciale. Le Premier ministre du pays, Justin Trudeau, y voit même une volonté de « faire chuter l’économie canadienne » avec ces taxes pour ensuite « pouvoir annexer » le pays. Des accusations qui font écho aux propos répétés de Donald Trump, qui souhaite faire du Canada « le 51e Etat américain ».

La guerre en Ukraine à peine évoquée

Moins d’une semaine après son échange virulent avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump ne s’est pas attardé sur l’Ukraine dans son discours. « Voulez-vous que [la guerre] continue pendant cinq ans encore ? », a-t-il lancé, après avoir rappelé la position américaine dans ce dossier. « Des millions d’Ukrainiens et de Russes ont été tués ou blessés inutilement dans ce conflit horrible et brutal, sans aucune fin à l’horizon. Les États-Unis ont envoyé des centaines de milliards de dollars pour soutenir la défense de l’Ukraine, sans aucune sécurité, sans rien », a-t-il déploré.

Donald Trump a raconté avoir reçu, quelques heures avant son discours, « une lettre du président Zelensky », qui serait prêt, selon ses dires, à signer « aussi vite que possible » un accord sur l’exploitation de minerais par les Américains en Ukraine, mais aussi à négocier avec la Russie. « J’ai reçu des signaux forts disant qu’ils [la Russie et l’Ukraine] sont prêts pour la paix. Ne serait-ce pas magnifique ? », a-t-il demandé.

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