Les consommateurs français font preuve d’une attention accrue lors de leurs achats, se distinguant nettement de leurs pairs européens. Cette tendance à la prudence devrait se renforcer en 2026, dans un contexte marqué par des contraintes budgétaires, des incertitudes politiques et un manque de confiance en l’avenir, rapporte TopTribune.
Une réduction des dépenses accentuée par l’augmentation du coût de la vie et les incertitudes politiques
L’économie française entre dans l’année 2026 avec des consommateurs adoptant une attitude défensive, privilégier l’essentiel et reportant plusieurs achats non essentiels. Selon la dernière recherche internationale « Global Consumer Outlook » menée par AlixPartners, les dépenses des Français devraient être les plus faibles parmi les pays étudiés, ce qui représente un indicateur préoccupant dans un contexte de diminution progressive des achats. Les résultats de l’étude montrent une intention de diminuer les dépenses de 33 points, un des niveaux les plus marqués ces dernières années, révélant une attention accrue aux variations économiques.
Cette diminution des dépenses s’explique principalement par l’effet du coût de la vie, devenu la source principale de stress financier pour 36% des Français. À cela s’ajoute une influence politique : 69% des consommateurs estiment que la situation nationale a un impact direct sur leurs comportements d’achat. Dans ce climat, les choix deviennent plus rationnels, orientés vers des produits indispensables, tandis que de plus en plus de foyers adoptent le report d’achats.
Des comportements d’achat révisés face à une confiance des ménages fragilisée
La tendance à la prudence dans les dépenses se manifeste également dans les indicateurs de confiance des ménages, qui affichent des niveaux historiquement bas. En novembre 2025, l’indice de confiance s’élevait à 89 points, ce qui représente une nette baisse par rapport à la moyenne à long terme. Ce phénomène reflète une inquiétude généralisée quant à l’avenir économique, en particulier concernant les revenus disponibles et la capacité à maintenir des achats non prioritaires.
Le sentiment est confirmé par une enquête récente d’Oney, réalisée par CSA Research, qui révèle qu’une majorité écrasante de 86% des Français prévoit de modifier leurs dépenses pour préserver leur équilibre financier. Cette transformation va au-delà d’un simple ajustement temporaire et annonce une véritable évolution des comportements : accent sur la recherche de valeur, choix plus sélectifs, mise en avant des biens durables et moins cycliques, et limitation des achats impulsifs. Ces changements indiquent un nouveau rapport à la consommation, fondé sur la rationalité plutôt que sur le volume.
Des tendances mondiales accentuant les spécificités françaises en matière de consommation
À l’échelle internationale, l’étude AlixPartners révèle une tendance similaire à la prudence, notamment dans les économies avancées, où les ménages sont plus attentifs à leurs dépenses discrétionnaires. Cependant, la France se démarque par la rapidité et l’intensité des ajustements observés depuis 2024. Alors que certains pays européens affichent un léger rebond de la confiance des consommateurs, la France continue de faire face à des achats fortement contraints, avec une attention particulière sur les prix et une vigilance renforcée vis-à-vis des dépenses récurrentes.
Dans ce contexte, les secteurs les plus affectés resteront ceux liés aux achats discrétionnaires, tels que l’habillement, l’électronique grand public, l’équipement de la maison et les loisirs culturels. En revanche, les segments mettant en avant la durabilité, la qualité, le service ou le rapport qualité-prix pourraient tirer profit de cette nouvelle hiérarchie des priorités. L’année 2026 s’annonce donc comme celle de la maturation d’un consommateur plus averti, plus sélectif et exigeant dans ses choix d’achat ainsi que dans ses engagements financiers.
