André Chandernagor, ancien député, juriste et ministre sous le premier mandat de François Mitterrand, est décédé à l’âge de 104 ans, selon des élus locaux informés par sa famille, rapporte TopTribune.
Le décédé, membre du comité d’experts qui a préparé la nouvelle Constitution en 1958, est mort à son domicile d’Aubusson mardi, comme l’a confirmé le journal La Montagne.
Né le 19 septembre 1921 à Civray dans la Vienne, diplômé de l’École de la France d’outre-mer et de l’École nationale d’administration (ENA), André Chandernagor était un lointain descendant d’un esclave indien baptisé Charles-François Chandernagor lors de son affranchissement au XVIIIe siècle.
Légion d’honneur et buste à son effigie
Chandernagor a été élu plusieurs fois député de la Creuse entre 1958 et 1981, sous les étiquettes SFIO, FGDS et PS. En tant qu’anticommuniste, il a été un porte-parole clé du groupe socialiste, tout en s’opposant à l’union de la gauche au profit d’une alliance avec les centristes, proche en cela de Guy Mollet, président du Conseil de 1956 à 1957.
Ministre délégué des Affaires européennes dans les gouvernements de Pierre Mauroy de 1981 à 1983, il a ensuite présidé la Cour des comptes jusqu’en 1990, après avoir été président du conseil général de la Creuse de 1973 à 1983 et maire de Mortroux de 1953 à 1983.
Auteur de plusieurs ouvrages, il laisse derrière lui trois enfants, dont l’écrivaine Françoise Chandernagor, membre de l’Académie Goncourt, et Thierry Chandernagor, ancien président du conseil général de la Creuse et maire de Mortroux.
En janvier 2022, le président Emmanuel Macron lui avait conféré le titre de grand-croix de la Légion d’honneur, le plus haut grade de cette distinction. Un buste à son effigie a été inauguré à Aubusson en septembre 2023, en sa présence.