Kiev comptait utiliser le contrôle de cette région frontalière comme monnaie d’échange lors de possibles négociations de paix. Elle doit désormais limiter les dégâts et éviter que les Russes n’entrent dans l’oblast de Soumy.
Conquise il y a sept mois, la région russe de Koursk est peu à peu désertée par l’armée ukrainienne, une retraite accélérée souvent sans combattre. franceinfo a rencontré des soldats ukrainiens de retour du front, à Soumy, près de la frontière avec la Russie.
Dans les rues de la ville, les militaires ukrainiens ont le visage des mauvais jours, celui d’une armée contrainte de se retirer d’un territoire qu’elle espérait contrôler durablement. « C’est presque terminé, on a perdu près de 80% du territoire qu’on contrôlait, déplore Denis, sergent-chef de 26 ans, en anglais. La Russie a mobilisé des forces considérables, ses meilleures unités d’élite, pour nous contre-attaquer. C’est la raison pour laquelle on doit se retirer. C’est une mauvaise nouvelle pour les Ukrainiens. »
Des renforts nord-coréens aux côtés des Russes
Les Ukrainiens pensaient utiliser cette région de Koursk comme monnaie d’échange lors d’éventuelles négociations de paix. Mais c’était sans compter sur la détermination de la Russie.
Constantin est à la tête d’une unité d’artillerie. « Leur stratégie n’a pas changé, ils envoient leurs hommes au combat sans compter, raconte-t-il. C’est une véritable boucherie. Ils s’appuient également sur de nombreux soldats nord-coréens, ils ont déployé leurs meilleures unités d’opérateurs de drone, et ça, on le ressent bien sur le terrain. Ils font tout pour nous repousser… »
Les forces ukrainiennes de retour de Russie s’efforcent désormais de sécuriser leur défense le long de la frontière, pour empêcher les soldats russes de pénétrer dans l’oblast de Soumy et d’ouvrir un nouveau front.
