La justice administrative avait ordonné, le 27 février, l’arrêt du chantier de l’autoroute entre Toulouse et Castres.
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Le chantier de l’A69 bientôt relancé ? Le Sénat a largement adopté, jeudi 15 mai, un texte pour tenter d’obtenir par la loi la reprise du chantier de l’autoroute Toulouse-Castres suspendu par la justice administrative, en dépit de sérieuses interrogations juridiques et de l’opposition des écologistes. « Nous faisons notre travail de parlementaire en essayant de proposer une porte de sortie pour faire en sorte d’arrêter cette situation ubuesque et stopper cette gabegie« , a lancé Philippe Folliot, sénateur centriste du Tarn, en ouverture des débats. Il est à l’origine de cette proposition de loi.
Concrètement, il s’agit de faire reconnaître par la loi que ce chantier répond à une raison impérative d’intérêt public majeur, nécessaire pour justifier aux yeux de la justice les atteintes portées à l’environnement par un tel projet.
Interrogations sur la conformité à la Constitution
Le texte de loi promet des débats très animés, tant sur le fond que sur la forme. Les oppositions au projet s’interrogent sérieusement sur sa conformité à la Constitution, et dénoncent une tentative de passage en force, voire de « contournement » de la séparation des pouvoirs. « Le législateur crée un précédent grave en tentant d’influencer une Cour de justice », s’est alarmé l’écologiste Jacques Fernique, fustigeant une initiative qui « fait primer une volonté politique sur l’État de droit« .
Les pro-A69 estiment à l’opposé que leur démarche ne « remet pas à en cause les principes constitutionnels« . Pour le sénateur Horizons Franck Dhersin, rapporteur du texte, elle répond simplement « à une situation d’urgence qui sert à éviter les conséquences dramatiques d’un arrêt du projet ».
Soutenu par 252 voix pour et 33 voix contre à la chambre haute, cette proposition de loi dite de « validation », est désormais transmise à l’Assemblée nationale qui l’examinera dès le 2 juin. De son côté, la procédure devant la justice administrative se poursuit.