Depuis le début de l’invasion russe, 25 journalistes et professionnels de l’information se sont retrouvés sous des bombardements, et au moins sept ont été blessés.
Dans un rapport publié vendredi 16 mai, transmis à franceinfo, Reporters Sans Frontières (RSF) et l’organisation ukrainienne de défense des droits humains Truth Hounds dénoncent la « stratégie russe délibérée » de bombarder des hôtels hébergeant des journalistes couvrant le conflit en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, 25 journalistes et professionnels de l’information se sont retrouvés sous ces bombardements, et au moins sept ont été blessés.
Ce rapport, intitulé « Faire taire les journalistes en bombardant leurs hôtels : une stratégie russe délibérée révélée par RSF et Truth Hounds », s’appuie sur les remontées du terrain depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022. « Depuis [cette invasion], les journalistes locaux et étrangers en Ukraine ont été sous le feu russe, jusque dans leurs hôtels, qui sont également des lieux de travail », dénonce RSF et Truth Hounds. « Ces attaques, constitutives de crimes de guerre, ne doivent pas rester impunies. »
« Des sanctions plus sévères » à l’égard de la Russie
Selon ce rapport, en un peu plus de trois ans, entre le 24 février 2022 et le 15 mars 2025, 31 frappes des forces armées russes ont touché 25 hôtels ukrainiens, en majorité dans des régions proches du front, comme à Kharkiv, dans le nord-est du pays, Donetsk, dans l’est, Dnipro, dans le sud-est, Odessa, dans le sud, et Kiev. « Un seul était à usage militaire. Les autres hébergeaient des civils, dont des journalistes », pointe le rapport. « Un collaborateur de média, le conseiller sécurité pour l’agence de presse Reuters Ryan Evans, a été tué lors d’une frappe sur son hôtel en août 2024 à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine. » Selon RSF et Truth Hounds, au moins sept journalistes et professionnels de l’information qui se trouvaient dans ses hôtels ont également été blessés.
« Les frappes russes contre des hôtels hébergeant des journalistes en Ukraine ne sont ni accidentelles ni aléatoires. […] Ces attaques, partie prenante d’une stratégie de terreur, visent à réduire la couverture journalistique de la guerre. […] Les responsables doivent être traduits en justice », déclare dans ce rapport Pauline Maufrais, chargée de l’Ukraine pour RSF. Le rapport demande notamment « des sanctions plus sévères » à l’égard de la Russie « pour les crimes commis contre les médias et les journalistes en raison de leur mission essentielle d’information ».