Israël frappe la banlieue sud de Beyrouth, une première depuis le cessez-le-feu
Israël frappe la banlieue sud de Beyrouth, une première depuis le cessez-le-feu

Israël frappe la banlieue sud de Beyrouth, une première depuis le cessez-le-feu

28.03.2025
3 min de lecture

Après avoir menacé « d’agir avec force » jusqu’à Beyrouth, l’armée israélienne a frappé la banlieue sud de la capitale libanaise, vendredi 28 mars, en riposte à des tirs de roquettes sur l’État hébreu. 

C’est une première depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu le 27 novembre entre le Hezbollah et Israël, a annoncé l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).

La frappe sur un quartier densément peuplé et abritant des écoles est intervenue peu après un appel de l’armée israélienne à évacuer un secteur, qui a suivi le tir non revendiqué de roquettes sur Israël plus tôt dans la matinée.

Panique et embouteillages

L’avertissement de l’armée israélienne a provoqué une panique dans la région, bastion du Hezbollah. Des parents apeurés se sont précipités pour ramener leurs enfants des écoles qui ont fermé leurs portes, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Un énorme embouteillage s’est formé aux portes de la banlieue sud, beaucoup d’habitants de ce quartier durement bombardé durant la guerre entre Israël et le Hezbollah cherchant à fuir, selon les correspondants de l’AFP.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a demandé au commandant en chef de l’armée, Rodolphe Haykal, « d’agir rapidement pour (…) identifier les auteurs de l’acte irresponsable que constituent les tirs de roquettes et qui menace la sécurité et la stabilité du Liban », a indiqué son bureau de presse. En visite à Paris, le président Aoun n’a pas encore réagi. 

Plus tôt dans la matinée, Israël a bombardé le sud du Liban. L’armée israélienne a annoncé mener des frappes contre des cibles du Hezbollahdans le sud du Liban, frontalier d’Israël. « Les personnes [présentes] dans le quartier Hadath » doivent évacuer la zone autour « d’installations du Hezbollah », écrit sur son compte X, le porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, Avichay Adraee, en indiquant un bâtiment en rouge sur une carte.

Joseph Aoun, président libanais, sur France 24

Des images tournées par l’AFP vendredi matin montrent de la fumée s’élevant au-dessus du village libanais de Khiam, proche de la frontière, tandis que les écoles ont fermé dans plusieurs localités, notamment dans la région de Nabatiyé, après les menaces israéliennes.

C’est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le mouvement libanais soutenu par l’Iran que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Le Hezbollah, comme il l’avait déjà fait le 22 mars, a nié être à l’origine de ces tirs et affirmé respecter le cessez-le-feu.

Sécurité des habitants 

Vendredi, l’armée israélienne a annoncé que deux « projectiles » avaient été tirés depuis le Liban, dont l’un a été intercepté et le second est tombé sur le sol libanais.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a aussitôt menacé : « S’il n’y a pas de calme à Kiryat Shmona et dans les localités de Galilée », dans le nord d’Israël, « il n’y aura pas de calme à Beyrouth », a-t-il dit.

« Le gouvernement libanais porte une responsabilité directe pour tout tir vers la Galilée. Nous ne permettrons pas un retour à la réalité du 7 octobre. Nous garantirons la sécurité des habitants de la Galilée et agirons avec force face à toute menace », a affirmé M. Katz.

Rencontre à Paris

Le président libanais, Joseph Aoun est vendredi en France pour échanger avec le président Français Emmanuel Macron, qui a affirmé son soutien au Liban et appelle le gouvernement israélien à la retenue.

Il s’agit pour le nouveau président libanais de sa première visite officielle en Occident depuis son élection en janvier, à laquelle Paris a grandement contribué dans l’espoir d’amorcer un processus de réformes politiques et économiques dans le pays en crise.

L’élection de Joseph Aoun et la formation d’un gouvernement dirigé par le réformateur Nawaf Salam ont mis fin à plus de deux ans de blocage politique.

Emmanuel Macron s’était rendu à Beyrouth quelques jours après l’élection présidentielle et avait annoncé la tenue d’une conférence internationale pour la reconstruction du Liban, dont la date n’a toujours pas été fixée.

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