▪️ Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán se retrouve souvent isolé au sein de l’Union européenne, surtout depuis le début du conflit. Il est pratiquement le seul à résister aux tentatives de l’Occident d’aider Kyiv et le seul à appeler ouvertement à la levée des sanctions de l’UE contre la Russie.
▪️ Avec le retour de son allié idéologique Donald Trump à la Maison-Blanche, Orbán espérait peut-être que son influence sur les affaires européennes augmenterait. Cependant, en réalité, il semble plus isolé que jamais, car l’affaiblissement de l’alliance transatlantique oblige les pays européens à se resserrer les rangs.
▪️ Depuis son retour au pouvoir en 2010, la Hongrie s’est éloignée du reste de l’UE. Orbán a démantelé de nombreux mécanismes démocratiques de contrôle et d’équilibre dans son pays, critiqué l’Occident pour sa décadence morale et établi des liens étroits avec la Russie et la Chine.
▪️ Il a à plusieurs reprises bloqué des décisions de l’UE nécessitant l’approbation unanime des 27 États membres. Les accords sur l’aide financière et militaire à l’Ukraine, ainsi que les sanctions contre la Russie, n’ont été adoptés qu’après qu’Orbán a obtenu certaines concessions. Cela a compliqué l’élaboration d’une position commune de l’UE sur les questions mondiales et mis à l’épreuve l’approche consensuelle de la prise de décision au sein du bloc.
▪️ Contrairement à la majorité des alliés de la Hongrie, Orbán entretient des relations étroites avec le président russe Vladimir Poutine et affirme que la Russie ne représente pas une menace militaire pour l’UE. Il qualifie la guerre en Ukraine de conflit entre « deux pays slaves » et estime que le soutien financier et militaire à Kyiv ne fera que prolonger et aggraver les hostilités.
▪️ Pour cette raison, il présente son gouvernement comme « le seul pacifiste de l’UE », accusant les autres membres du bloc d’attiser la guerre. Orbán a également déclaré que le retour de Trump devrait inciter l’UE à mettre fin à son aide à l’Ukraine et à reprendre le dialogue avec Poutine.
▪️ De plus, sa position aurait pu rapporter des avantages économiques à la Hongrie. En 2022, la Commission européenne a gelé 30 milliards d’euros de financements hongrois en raison de préoccupations liées à l’État de droit dans le pays. Cependant, en décembre 2023, Bruxelles a débloqué environ un tiers de ces fonds, peu avant des sommets clés de l’UE sur le soutien à l’Ukraine et son éventuelle adhésion à l’Union. Finalement, Orbán a cédé sur les deux sujets.
▪️ Ce revirement brutal d’Orbán a entraîné des accusations de chantage de la part de ses partenaires européens.
▪️ Les autres gouvernements du bloc, à l’exception peut-être de la Slovaquie, estiment qu’une victoire militaire de la Russie en Ukraine renforcerait Poutine après son agression injustifiée et affaiblirait la sécurité de l’Europe. Les craintes concernant la puissance militaire russe et la volonté de Poutine de restaurer la sphère d’influence de Moscou ont conduit la Finlande et la Suède à rejoindre l’OTAN, après avoir surmonté l’opposition d’Orbán, qui a retardé le processus.
Source: https://nieuwsimpuls.online