L'armée française a-t-elle mené un exercice secret pour préparer ses forces spéciales à partir en Ukraine ?
L'armée française a-t-elle mené un exercice secret pour préparer ses forces spéciales à partir en Ukraine ?

L’armée française a-t-elle mené un exercice secret pour préparer ses forces spéciales à partir en Ukraine ?

16.01.2025
3 min de lecture

Le site Intelligence Online évoque un entraînement imaginant un déploiement au nord de Kiev. L’armée explique qu’il s’agissait d’un exercice annuel qui n’avait pas pour cadre « le théâtre ukrainien ». L’auteur de l’article maintient ses informations.

La France prépare-t-elle déjà l’hypothèse d’une intervention de ses forces spéciales en Ukraine ? C’est ce que laisse entendre un article du site spécialisé(Nouvelle fenêtre) Intelligence Online, publié mercredi 15 janvier, évoquant l’existence d’un entraînement secret à l’automne, baptisé « Persée ». Ce scénario, poursuit la publication, prévoyait que les quelque 3 200 participants repoussent des troupes russes arrivées en Ukraine depuis la Biélorussie, dans un paysage ressemblant « au coude que fait » le fleuve Dnipro, au nord de Kiev. A cette occasion, « le peu de fiabilité (…) en matière de confidentialité et de traçabilité » des drones utilisés a été souligné, affirme l’article, dans lequel il est par ailleurs précisé que le lieu de l’entraînement a été tenu secret.

Contactée par franceinfo, l’armée française dément vivement que ses forces spéciales aient participé à des répétitions en vue d’une hypothétique opération extérieure sur le territoire ukrainien. « Il s’agit d’un exercice annuel qui s’est tenu sous la responsabilité du commandement des actions spéciales terre (Cast) », précise le ministère des Armées à franceinfo. Il ajoute que « Persée » est en réalité le nouveau nom de l’exercice traditionnel appelé « Gorgones », qui se déroule chaque année « sur le territoire national ».

Le Cast regroupe les régiments des forces spéciales de l’armée de terre, ainsi que des centres d’action hybride. Le thème était la haute intensité et « le théâtre ukrainien n’était pas le cadre de l’exercice ». Les scénarios retenus, toutefois, « s’enrichissent comme toujours des retours d’expérience récoltés sur l’ensemble des théâtres de crise ». Ce qui n’exclut pas l’introduction de paramètres inspirés des événements en cours. 

Un exercice XXL en Bretagne

En juillet dernier, le Cast avait annoncé dans un communiqué qu’il mènerait « du 29 septembre au 17 octobre » un « exercice militaire en Bretagne ». Celui-ci devait mobiliser l’ensemble des composantes, « avec de petits groupes de soldats à pied, en véhicules, avec des hélicoptères, des avions de chasse et des drones »« Certaines séquences auront lieu de nuit et seront potentiellement bruyantes mais de courtes durées », était-il mentionné dans ce texte consulté par franceinfo.

Plusieurs titres de la presse régionale avaient cet automne diffusé des images d’exercices, comme Actu.fr, qui montrait des militaires hélitreuillés au-dessus du barrage de la Rance (Ille-et-Vilaine). Le ministère, toutefois, n’a pas souhaité confirmer « de détails géographiques sur le lieu où des forces spéciales s’entraînent ». Ces dernières sont en effet protégées par le secret.

« Cet exercice a été organisé au plus proche du réel, du point de vue du matériel et des moyens engagés, maintient auprès de franceinfo l’auteur de l’article publié sur Intelligence Online. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le barrage de la Rance a été choisi, car il correspond topographiquement au cours supérieur » du Dnipro. Le service de communication de l’armée, qu’il a contacté, lui avait d’abord paru surpris à l’évocation du nom Persée. Et les pays – Ukraine, Biélorussie et Russie – figuraient bien, parmi ceux cités dans le déroulé de cet exercice, selon ses sources. « Lors de leurs exercices, qui sont adaptés chaque année, les forces spéciales se préparent opérationnellement », ajoute-t-il. Pour être prêtes, juste au cas où.

L’article d’Intelligence Online a été repris et commenté jusque dans les médias ukrainiens et chez des blogueurs russes. L’envoi de troupes dans un pays en guerre est une question hautement sensible. « Nous n’écartons aucune option », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien à la BBC(Nouvelle fenêtre) fin novembre. Lors d’un dîner à l’Elysée, avait révélé Le Monde(Nouvelle fenêtre), Emmanuel Macron et le Premier ministre du Royaume-Uni, Keir Starmer, ont récemment évoqué la formation d’une « coalition de pays volontaires » pour déployer des soldats en Ukraine. Mais seulement après la fin des hostilités, afin d’offrir des garanties de sécurité à Kiev. Il n’est pas prévu, en attendant, d’y déployer les forces spéciales.

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