Grève du 5 décembre : écoles fermées, hôpitaux perturbés, vols annulés... A quoi faut-il s'attendre pour la mobilisation de jeudi ?
Grève du 5 décembre : écoles fermées, hôpitaux perturbés, vols annulés... A quoi faut-il s'attendre pour la mobilisation de jeudi ?

Grève du 5 décembre : écoles fermées, hôpitaux perturbés, vols annulés… A quoi faut-il s’attendre pour la mobilisation de jeudi ?

04.12.2024
4 min de lecture

A l’exception de FO, les principaux syndicats de la fonction publique appellent à une journée d’action, jeudi, pour dénoncer le projet de budget 2025 et défendre les services publics. De nombreuses écoles seront fermées, et certains vols annulés.

Après les cheminots et les agriculteurs, c’est au tour des fonctionnaires et des salariés de l’énergie. Des millions d’agents de la fonction publique sont appelés à la grève par la plupart des organisations syndicales, jeudi 5 décembre. Des manifestations sont prévues à travers la France pour s’opposer aux mesures d’économies du projet de budget 2025 et réclamer plus de moyens humains et financiers pour la fonction publique. Selon Luc Farré, secrétaire général de l’Unsa fonction publique, « on est parti sur quelque chose de bien plus gros » que la précédente journée de mobilisation en mars, qui avait attiré 6,4% de grévistes dans la fonction publique d’Etat et moins de 4% chez les hospitaliers et les territoriaux.

Le même jour, l’intersyndicale de l’énergie entend mobiliser « l’ensemble des entreprises du secteur électrique et gazier » pour peser sur les négociations salariales au sein de la branche, alors que les propositions des entreprises sont jugées « pas au niveau ». Franceinfo revient sur cette double mobilisation et ses conséquences concrètes.

Des perturbations importantes dans les écoles

Dans l’Education nationale, les syndicats ont appelé à « une mobilisation massive » pour dénoncer la « politique brutale » du gouvernement. Message bien reçu, notamment dans les écoles : le syndicat majoritaire FSU-SNUipp a fait état, mardi, de près de « 65% de grévistes annoncés » parmi les enseignants du premier degré. « Dans tous les départements, ce sont des milliers d’écoles qui seront fermées », a-t-il prévenu. A Paris, le taux pourrait atteindre « 75% de grévistes », avec « plus de 230 écoles fermées sur 650 », selon cette même organisation. Dans les Bouches-du-Rhône, le chiffre de 80% est avancé. Les activités périscolaires seront aussi affectées.

Aucune estimation n’a encore été communiquée pour le second degré, en raison d’un système de préavis différent, qui permet des déclarations plus tardives. Les salles de classe risquent toutefois de sonner vide, ainsi que les cantines, du fait de la mobilisation d’agents de restauration et de nettoyage. Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont également invités à rejoindre le mouvement, pour « gagner de nouveaux droits ».

D’autres services publics affectés

Hôpitaux, administrations, services des impôts… L’ensemble des services publics pourraient connaître des perturbations localement. « Les soignants devraient être nombreux à suivre le mouvement et débrayer » avec des arrêts de travail de deux heures, avertit la CGT de l’hôpital de la Timone, à Marseille, dans La Provence(Nouvelle fenêtre). Des retards sont à prévoir dans certains services hospitaliers, même si les urgences seront assurées, ajoute Var Actu(Nouvelle fenêtre). Les policiers municipaux, qui ont lancé une grève illimitée le 15 novembre, ont prévu de se mobiliser. La petite enfance sera aussi touchée, avec des crèches fermées par endroits, rapporte Lorraine Actu(Nouvelle fenêtre).

Autant de secteurs unis derrière des revendications communes. Les syndicats de la fonction publique exigent notamment que le gouvernement actuel (ou le suivant) renonce au passage d’un à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades, à la réduction de la rémunération des agents en arrêt maladie et à l’abandon d’une prime de soutien au pouvoir d’achat. En parallèle, ils réclament davantage de moyens budgétaires, « des créations d’emplois », une revalorisation du point d’indice ou encore « des mesures salariales générales ».

Suppressions de vols à Paris, Marseille et Toulouse

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols pour la journée de jeudi. Elle réclame une baisse de 10% à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle entre 6 heures et midi, de 25% à Paris-Orly et 50% à Marseille à partir de 18 heures, et de 20% sur l’aéroport de Toulouse pour la journée. 

« En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », prévient la DGAC. Elle invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol.

De possibles actions dans le secteur de l’énergie 

Dans ce secteur, l’appel à la grève débute officiellement la veille à 21 heures, donc dès mercredi soir. Cette journée de mobilisation ne devrait pas avoir de conséquences notables pour le public et devrait surtout se traduire par un manque à gagner pour les entreprises, selon la CGT.

En juin, une précédente grève avait occasionné des baisses de charge dans plusieurs centrales nucléaires, au détriment d’EDF, mais sans incidence sur les clients, selon la CGT. Des opérations de filtrage ou d’occupation de certaines entreprises énergétiques avaient également été organisées, notamment chez Enedis.

Environ 160 rassemblements à travers la France

A l’appel de sept centrales syndicales (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP), les agents de la fonction publique sont invités à se réunir dans 160 villes de France, selon des cartes mises en ligne par la CFDT(Nouvelle fenêtre), la FSU(Nouvelle fenêtre) et l’Unsa(Nouvelle fenêtre). Cette large intersyndicale compte un absent de taille, Force ouvrière, deuxième syndicat de la fonction publique. Tout en soutenant les revendications, FO a préféré privilégier une grève de trois jours reconductible les 10, 11 et 12 décembre, en « convergence » avec d’autres secteurs (à la SNCF, dans les ports, etc.). L’organisation participera toutefois à diverses mobilisations localement.

A Paris, les manifestants s’élanceront de Bercy à partir de 14 heures pour rejoindre la place d’Italie. A Marseille, départ dès 10h30 depuis les Réformés. D’autres rendez-vous sont fixés à 10 heures à Nice (jardin Albert-1er), 10h30 à Nantes (place de la Préfecture), 11 heures à Lyon (place Jean-Macé) et 14 heures à Toulouse (allées Jean-Jaurès). Des salariés de l’énergie pourraient se joindre à ces cortèges, la CGT-Energies y voyant des revendications sur le pouvoir d’achat « à peu près identiques ».

Pour Solidaires, l’hypothèse d’une censure du gouvernement mercredi « ne changerait rien pour la manifestation et la grève »« Si le gouvernement tombe, cela permettra de montrer la détermination pour le prochain gouvernement à ce que les agents ne soient pas sacrifiés », estime Gaëlle Martinez, secrétaire générale de Solidaires fonction publique.

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