En France, une tendance alarmante concernant l’usage des médicaments s’accentue. Le 4 septembre 2025, un rapport de la Cour des comptes a révélé l’étendue du gaspillage observé dans ce secteur, rapporte TopTribune.
Le gaspillage des médicaments : un coût qui s’envole
Chaque année, entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros de médicaments prescrits en ville mais jamais consommés se retrouvent à la poubelle ou restent inutilisés. Ce chiffre, basé sur les données collectées par Cyclamed, offre une évaluation à la fois vaste et approximative. Pour l’année 2023, Cyclamed a signalé avoir récupéré 8 503 tonnes de produits de santé, ce qui correspond à 124 grammes de médicaments jetés par personne, soit près de deux boîtes par individu, selon les informations de Santé Magazine.
La Cour des comptes indique que 224 millions à 867 millions d’euros de ce gaspillage pourraient être évités grâce à des mesures adaptées. Il est également essentiel de prendre conscience qu’en 2023, les coûts liés aux produits de santé se sont élevés à 36,05 milliards d’euros pour l’Assurance maladie, dont 25,26 milliards pour les médicaments.
Les causes identifiées du gaspillage des produits de santé
Le document évoque plusieurs causes de ce phénomène préoccupant. Parmi les responsables : des prescriptions excessives ou « au cas où », des conditionnements inappropriés, des délais de péremption trop courts et un manque de coordination entre professionnels, notamment entre ceux du secteur hospitalier et ceux libéraux. Cela a été observé par Le Point.
En particulier, la prescription préventive de médicaments dans certaines zones géographiques contribue de manière significative à ce gaspillage. Le rapport souligne également que les systèmes de collecte en place ne permettent pas d’obtenir une image précise des produits réellement gaspillés.
Face au gaspillage, la proposition de la Cour des Comptes
La Cour des comptes ne se contente pas de dresser un tableau alarmant : elle propose plusieurs solutions concrètes. Tout d’abord, il est indispensable que les autorités publiques améliorent leur compréhension de l’usage des produits de santé, depuis leur prescription jusqu’à leur consommation, afin d’identifier les raisons du non-usage. Ensuite, il est recommandé de collaborer avec Cyclamed pour identifier les médicaments périmés, les produits les plus souvent gaspillés et les raisons de ce gaspillage, afin de mettre en œuvre des actions préventives.
Une autre proposition consiste à envisager la redistribution des médicaments non utilisés, qui pourrait représenter « une mesure prometteuse », surtout pour les produits onéreux ou fréquemment prescrits, selon les médias. Le recyclage ou la réutilisation des dispositifs médicaux (comme les béquilles ou les fauteuils roulants) est également suggéré.
Enfin, il est jugé essentiel de renforcer le rôle des pharmaciens, notamment à travers la substitution générique et la réalisation de diagnostics rapides (exemples : angine virale/bactérienne). Parallèlement, inciter les fabricants à adapter les conditionnements et à optimiser les délais de péremption est également considéré comme primordial.