Les vins et spiritueux européens, dont l’armagnac, subiront une surtaxe américaine de 15 %, une décision annoncée cette semaine par l’Union européenne, qui a échoué à obtenir une exemption. Ce changement représente une lourde menace pour les producteurs, notamment au Château de Laubade dans le Gers, rapportent TopTribune.
Dans la perspective des récoltes de septembre, Denis Lesgourgues, cogérant du domaine, exprime ses inquiétudes face à cette nouvelle taxation qui pénalise également le marché américain. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’ensemble de la filière », déclare-t-il, soulignant l’impact économique néfaste sur la distribution de vins et spiritueux.
« Les premiers pénalisés sont les États-Unis »
Lesgourgues avait pourtant espéré une exemption au cours des négociations entre Bruxelles et Washington. Malheureusement, les vins et spiritueux ne seront pas inclus dans les exemptions supplémentaires. « Les premiers pénalisés sont les États-Unis. Il y a tout un écosystème de vente qui sera touché », met-il en garde.
Le Château de Laubade, qui possède une filiale à New York, sera contraint d’augmenter ses prix pour compenser cette surtaxe. « Nous avons envoyé des stocks supplémentaires avant le 7 août pour minimiser l’impact. Pourtant, cette réalité va bientôt frapper », admet Lesgourgues.
« La filière navigue en eaux troubles »
Cette augmentation de prix suscite de vives inquiétudes au sein de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), qui parle d’une « immense déception » et s’attend à de « grosses difficultés » pour le secteur. Les producteurs se préparent à traverser des moments compliqués et se positionnent déjà pour faire face aux défis à venir. « On s’attend à des semaines et des mois difficiles », conclut Lesgourgues.