Visualisez la flambée des incendies de végétation au Brésil, à quelques mois de la COP30 en Amazonie
Visualisez la flambée des incendies de végétation au Brésil, à quelques mois de la COP30 en Amazonie

Visualisez la flambée des incendies de végétation au Brésil, à quelques mois de la COP30 en Amazonie

23.01.2025
2 min de lecture

Ces feux représentent un véritable cercle vicieux pour le climat. S’ils se propagent plus rapidement en raison de la sécheresse, ils réduisent également les capacités de stockage de carbone de l’Amazonie.

L’Amazonie en proie aux flammes. La superficie végétale détruite par des incendies au Brésil a flambé en 2024 pour atteindre 30,8 millions d’hectares, selon un rapport de la plateforme de surveillance MapBiomas(Nouvelle fenêtre), publié mercredi 22 janvier. Cela représente une surface comparable à l’Italie ou à la moitié de l’Hexagone.

Ce chiffre est également en très forte augmentation par rapport aux années précédentes. Il s’agit ainsi de la plus grande surface partie en fumée dans ce pays d’Amérique latine sur un an depuis 2019. En 2024, les incendies ont ravagé une superficie 79% plus importante qu’en 2023. Une année « atypique et alarmante », résume Ane Alencar, coordinatrice de la plateforme de surveillance de l’Observatoire du climat brésilien.

Selon les données officielles, plus de 140 000 départs de feu ont été enregistrés en 2024 au Brésil, pratiquement tous provoqués par une action humaine. Du jamais-vu en dix-sept ans et une augmentation de 42% comparé à 2023.

Une forêt particulièrement sensible au réchauffement

Les scientifiques estiment que l’ampleur de ces incendies est liée à la crise climatique. Et pour cause : « Le changement climatique a deux grands effets sur les forêts, explique Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l’Inrae. Il favorise le dépérissement des arbres et les sécheresses extrêmes qui instaurent des conditions beaucoup plus favorables aux incendies. »

Au Brésil, ces deux dernières années ont ainsi été particulièrement sèches. De quoi accélérer la propagation des flammes. Une menace d’autant plus importante en Amazonie, qui serait « plus sensible au changement climatique que les forêts africaines, et notamment celles du Congo, qui seraient, elles, plus résistantes et acclimatées aux sécheresses », complète le chercheur.

Les données de la plateforme de surveillance confirment que ces incendies ont touché tout particulièrement les forêts brésiliennes et, parmi elles, l’Amazonie. Quelque 17,9 millions d’hectares de cette gigantesque région naturelle sont partis en fumée en 2024, selon le rapport.

Une catastrophe pour le climat, car « les tropiques, en particulier l’Amazonie, sont des forêts très importantes pour stocker du carbone, avec des arbres très grands et très larges, rappelle Jean-Pierre Wigneron. La forêt d’Amazonie stocke ainsi six à huit fois plus de carbone à l’hectare que les forêts que l’on observe dans l’Hexagone. »

Un mauvais signal pour Lula et la COP30

Ces gigantesques incendies sont également un mauvais signal pour le président Luiz Inacio Lula da Silva, alors que la ville amazonienne de Belem doit accueillir la conférence des Nations unies sur le climat (COP30) en novembre 2025. C’est d’ailleurs l’Etat du Para, dont Belem est la capitale, qui a le plus souffert des incendies en 2024, avec 7,3 millions d’hectares dévastés, environ un quart du total national.

Le dirigeant de gauche Lula a fait de la protection de l’environnement l’une des priorités de son mandat. Mais en septembre, il avait cependant reconnu que le Brésil n’était pas « prêt à 100% » à lutter contre une vague de feux de forêt, que le gouvernement a imputée au « terrorisme climatique ». Certains habitants pratiquent le brûlis pour nettoyer des champs destinés aux cultures ou à l’élevage, ou mettent le feu à des zones de forêt pour s’approprier illégalement des terres.

A la COP30, le Brésil aura la lourde tâche d’essayer de mener à des avancées vers les objectifs de l’accord de Paris, alors que le nouveau président américain, Donald Trump, a annoncé que les Etats-Unis allaient de nouveau s’en retirer. Le but principal de l’accord de Paris est de « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels », avec un objectif à terme « à 1,5°C », selon la COP. L’enjeu est immense et les négociations s’annoncent déjà brûlantes.

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