Appel à investir dans le système de santé par le pédiatre Rémi Salomon
Sébastien Lecornu a effectué samedi 13 septembre son premier déplacement en tant que Premier ministre à Mâcon, axé sur le thème crucial de la santé publique. Rémi Salomon, pédiatre à l’hôpital Necker et représentant des médecins des CHU, a plaidé pour un investissement accru dans le secteur, appelant à ne pas réaliser d’économies sur la santé, rapporte TopTribune.
Durant sa visite, Lecornu a inspecté un centre de santé où Salomon a exprimé des préoccupations sur le cloisonnement du système de santé français. Il a affirmé que « le système de santé français est trop cloisonné » et a souligné la nécessité de créer des liens entre les différents acteurs des soins, car « le patient, lui, va de l’un à l’autre ».
Salomon a appelé le gouvernement à « continuer d’investir dans l’hôpital », notamment dans les technologies numériques, afin de permettre aux professionnels de la santé de mieux collaborer. Il a insisté sur le besoin d’un accès équitable aux soins pour tous les Français, indépendamment de leurs revenus. « Beaucoup de Français n’ont pas cette offre de soins, que ce soit dans une zone rurale ou urbaine, péri-urbaine », a-t-il ajouté.
Le pédiatre a également suggéré de restructurer le système de santé pour mieux répondre aux défis liés aux maladies chroniques et au vieillissement de la population. Il a souligné l’importance d’une « loi de programmation pluriannuelle sur la santé », qui n’existe pas actuellement, afin d’assurer la stabilité et la durabilité des soins.
En parallèle, Salomon a révélé que le précédent gouvernement prévoyait des économies de plus de cinq milliards d’euros sur la santé d’ici 2025, malgré un déficit actuel dans le secteur hospitalier de trois milliards. Il a mis en garde contre des potentielles charges de travail accrus pour le personnel médical, affirmant que toute réduction du budget de l’hôpital pourrait nuire aux conditions de travail et inciter les professionnels à quitter le secteur.
Suite aux pertes de personnel durant la pandémie de Covid-19, Salomon a indiqué qu’il avait été possible de reconstituer les équipes en deux à trois ans. Cependant, il a averti que de nouvelles réductions budgétaires pourraient entraîner une « contraction de la masse salariale », laissant les conditions de travail une fois de plus dégradées.
