Alors que le marché immobilier français subit une transformation significative, la valorisation urbaine s’impose comme un sujet crucial. Avec l’étalement des villes et la rareté croissante des terrains, la rénovation des bâtiments apparaît comme un levier essentiel pour valoriser le patrimoine immobilier. À partir de 2026, l’introduction de nouvelles réglementations va redéfinir la stratégie des propriétaires, rapporte TopTribune.
Valoriser son bien par la rénovation énergétique
Ces dernières années, la performance énergétique d’un bien a un impact de plus en plus marqué sur sa valeur. Selon les Notaires de France, les logements classés A ou B sur le DPE s’affichent à un prix moyen 1,7 fois supérieur à celui des logements énergivores. En revanche, les logements classés F ou G, souvent qualifiés de passoires thermiques, voient leur valeur diminuer de 19 % pour les maisons et de 11 % pour les appartements. Actuellement, on estime que 4,2 millions de logements en France métropolitaine, soit environ 13,5 % du parc des résidences principales, sont touchés par cette problématique.
Cette tendance va s’accélérer en 2028, avec l’application de la loi Climat et Résilience. Après l’interdiction de louer les logements de classe G à partir de 2025, ce sera au tour des logements de classe F d’être exclus du marché locatif. De nombreux propriétaires seront donc contraints de rénover pour maintenir la valeur de leur bien.
Rénovation globale : un atout pour revitaliser les villes
La rénovation d’un bien immobilier est une approche optimale pour augmenter sa valeur, en alliant les deux critères les plus prisés sur le marché : un emplacement idéal dans l’ancien et les avantages du neuf.
- Profitez d’un emplacement privilégié : Les biens anciens sont souvent situés au cœur des villes ou dans des quartiers historiques bien établis, offrant une accessibilité immédiate aux transports, commerces et institutions éducatives. La rénovation permet de maintenir cet avantage rare tout en éliminant les désagréments liés à la vétusté.
- Bénéficiez du confort et des performances du neuf : Une fois rénové, votre bien atteint un niveau de confort, d’efficacité énergétique (DPE A ou B) et de sécurité similaire à celui des constructions récentes. Vous obtenez ainsi un logement « clé en main » avec des frais énergétiques réduits, sans avoir à faire face aux contraintes de l’étalement urbain.
- Réalisez une plus-value à la revente : Ce type de bien hybride est particulièrement apprécié sur le marché. En transformant un logement ancien et peu attrayant (souvent une passoire thermique) en un bien performant, vous surélevez significativement sa liquidité et sa valeur, garantissant ainsi une meilleure plus-value que pour un bien récent ou ancien non rénové.
Salim Kabi, directeur général chez Sporting Promotion, souligne : “Il vaut mieux réhabiliter que détruire et bâtir. Nous aspirons à redéfinir l’habitat de demain, en accord avec les évolutions des modes de vie.”
Dispositifs et aides financières pour rénover et valoriser votre patrimoine urbain
La France s’oriente vers une nouvelle ère pour la rénovation énergétique. L’État réorganise ses dispositifs, tels que MaPrimeRénov’, pour rendre la démarche plus attractive et inciter les bailleurs privés à effectuer des rénovations. L’objectif est de relancer le secteur de la construction, de diminuer l’empreinte carbone et de valoriser durablement le parc immobilier français.
- MaPrimeRénov’ : Il s’agit de l’aide principale de l’État, destinée à tous les propriétaires (occupants, bailleurs ou copropriétés) pour soutenir les travaux d’amélioration énergétique. En améliorant la qualité thermique des habitations, ce dispositif joue un rôle direct dans la valorisation urbaine.
- Le prêt avance rénovation : Un prêt hypothécaire sans condition de ressources offert aux propriétaires pour financer des travaux d’amélioration énergétique dans leur logement.
- La loi Malraux : Une réduction d’impôt significative pouvant atteindre 30 % pour la restauration complète de bâtiments. Cette loi s’applique aux biens situés dans les Secteurs Sauvegardés ou Quartiers Anciens Dégradés (QAD), visant à préserver le caractère architectural des bâtiments.
- La loi Monuments Historiques : Des déductions fiscales conséquentes pour les propriétaires de bâtiments classés ou inscrits, reconnaissant leur rôle dans la conservation du patrimoine architectural national.
- La loi Denormandie : Un mécanisme qui promeut la rénovation dans l’ancien, offrant une réduction d’impôt pouvant atteindre 21 % du coût total du logement, dans la mesure où des travaux représentant au moins 25 % du montant total de l’opération sont réalisés.
Avec de tels dispositifs, la rénovation ne devient pas seulement une obligation légale, mais également un levier fiscal stratégique pour les investisseurs avisés.
Un enjeu pour les petites villes et les centres historiques
Des villes de taille moyenne comme Bourges, Troyes ou Albi disposent d’un important parc immobilier ancien, souvent vieillissant mais riche de potentiel. D’après l’INSEE, près de 33 % des logements en France (plus de 11 millions) ont été construits avant 1949. Ces territoires représentent donc un levier déterminant pour la rénovation et la valorisation du patrimoine urbain. Les dispositifs tels que la loi Denormandie et la loi Malraux jouent un rôle clé : ils incitent les investisseurs à rénover les logements anciens situés dans les centres-villes à revitaliser, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Ces initiatives font de la rénovation un outil efficace pour revitaliser les centres historiques, stimuler l’économie locale et préserver le patrimoine architectural.