Une étude révèle une augmentation inquiétante des cancers du sein chez les jeunes femmes en France

Une étude révèle une augmentation inquiétante des cancers du sein chez les jeunes femmes en France

17.10.2025 17:53
2 min de lecture

Une étude récente révèle une hausse alarmante des cas de cancer du sein chez les femmes jeunes en France. Entre 1990 et 2023, l’incidence a augmenté de 16,1 à 26,3 cas pour 100 000 personnes-années chez les femmes de 30 ans, et de 98,7 à 131,2 cas chez celles de 40 ans, rapporte TopTribune.

Dirigée par le Pr. Pascal Pujol, oncologue et président de la Société française de médecine prédictive personnalisée (SFMPP), cette étude révèle une augmentation de 63 % des cancers précoces chez les femmes de 30 ans et de 33 % chez celles de 40 ans. Les chercheurs ont analysé des milliers de données provenant du registre des cancers du réseau Francim, évaluant 5 280 427 personnes par an durant la période de suivi, avec un total de 229 352 cas de cancer du sein diagnostiqués.

Bien que cette hausse soit observée dans toutes les tranches d’âge, l’augmentation parmi les jeunes femmes est préoccupante, car ces cancers sont souvent plus agressifs.

Une tendance identique dans les pays occidentaux

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, une tendance similaire est constatée. Selon l’American Cancer Society, le taux de variation annuel moyen de l’incidence du cancer du sein a augmenté de 1 % entre 2012 et 2021, avec une hausse plus marquée chez les jeunes femmes (1,4 %/an) par rapport à leurs aînées (0,7 %/an). Au Royaume-Uni, l’incidence chez les 25-49 ans a grimpé de 22 % entre 1993-95 et 2016-18, tandis que pour les seniors de plus de 75 ans, la hausse n’a été que de 9 %. Des évolutions similaires ont également été rapportées dans les pays nordiques.

Des causes hormonales et des modes de vie qui ont évolué

Une étude américaine suggère que cette hausse parmi les jeunes femmes est majoritairement liée à des cancers hormonodépendants. Divers facteurs hormonaux pourraient expliquer cette tendance :

  • âge au premier enfant plus tardif ;
  • âge de la puberté plus précoce ;
  • baisse de la fécondité ;
  • diminution de l’allaitement ;
  • usage accru de la contraception orale.

Néanmoins, les auteurs de l’étude soulignent que ces facteurs hormonaux ne sont pas suffisants à expliquer l’augmentation des tumeurs, émettant également des hypothèses concernant :

  • les changements d’habitudes alimentaires ;
  • la consommation d’alcool ;
  • l’exposition à des radiations ou à des polluants ;
  • le stress, un mode de vie urbain et la sédentarité ;
  • les facteurs génétiques ou épigénétiques.

Vers une baisse de l’âge recommandé du dépistage ?

Les États-Unis ont d’ores et déjà abaissé l’âge recommandé pour le dépistage du cancer du sein de 50 à 40 ans. En Europe, le groupe d’experts de l’ECIBC a émis des recommandations selon lesquelles, bien que le bénéfice-risque ne favorise pas une réduction de l’âge à 40 ans, une première invitation à 45 ans est conseillée. La France doit-elle envisager de suivre ces recommandations ? C’est la question posée par les auteurs de l’étude.

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