Ce tableau d’Alexandre-Auguste Robineau est prêté par sa Majesté Charles III, le temps de l’exposition « Duels. L’art du combat » qui se tient actuellement au Musée de l’Armée à Paris. L’occasion d’aborder l’histoire extraordinaire du chevalier de Saint-George, né esclave en Guadeloupe, escrimeur de génie, musicien talentueux, ami des princes et couples royaux européens.
Cécile Baquey, Outre-mer la 1ère • Publié le 26 avril 2024 à 13h42, mis à jour le 26 avril 2024 à 13h49
Au musée de l’Armée aux Invalides à Paris, l’heure est aux duels. Combats en Asie ou au Moyen-Âge, l’exposition montre les différentes manières de se confronter à travers la planète et les siècles.
Un duel sportif a marqué l’Histoire. Il s’agit du combat à Londres, le 9 avril 1787 entre le chevalier de Saint-George, Guadeloupéen, compositeur et escrimeur émérite et le chevalier d’Éon, un espion qui avait la particularité de se travestir.
« Ça a été un événement mondain assez important. C’est un divertissement de haute qualité, qui est offert à l’entourage du Prince de Galles. C’est Mademoiselle d’Éon qui a gagné malgré en fait une grande différence d’âge avec le chevalier de Saint-George. Mais on ne sait pas si le chevalier de Saint-George ne s’est pas montré galant homme et ne l’a pas laissé gagner. » précise Hélène Boudou-Reuzé, commissaire de l’exposition « Duels. L’art du combat ».
Après ce match qu’il a organisé, le Prince de Galles futur roi George IV a commandé ce tableau au peintre Alexandre-Auguste Robineau. Il est présenté pour la première fois à Paris et appartient toujours à la famille royale d’Angleterre.
Entre le chevalier de Saint-George et la Grande-Bretagne, les liens se sont tissés juste avant la Révolution française.
Peut-être qu’il retrouvait à Londres, un esprit abolutionniste, qui n’était pas encore très courant en France. Donc Saint-George est souvent à Londres. Il est ami avec le Prince de Galles, on le sait. Il y avait une connivence. C’est un garçon qui est à la mode dans la bonne société britannique. Il y a son ami le chevalier d’Éon.Claude Ribbe, auteur d’une biographie sur Saint-George
D’Éon et Saint-George ont côtoyé le même maître d’armes à Londres. Considéré comme le meilleur escrimeur de son temps, le chevalier de Saint-George inspire encore les bretteurs, comme ici dans la plus vieille salle d’armes de Paris.
Source: franceinfo