Le passage du Liaoning survient également au lendemain d’exercices menés par Pékin, incluant des tirs à munitions réelles.
Les autorités taïwanaises ont indiqué surveiller, mercredi 23 octobre, le passage d’un porte-avions chinois dans le détroit de Taïwan, épicentre des tensions bilatérales, dans un contexte de pression militaire exercée par Pékin sur l’île. Ce passage intervient une semaine après de grandes manœuvres militaires d’encerclement organisés par la Chine autour du territoire insulaire, impliquant plusieurs navires de guerre et un nombre record d’avions.
Il survient également au lendemain d’exercices menés par Pékin, incluant des tirs à munitions réelles, à proximité des côtes chinoises dans le détroit de Taïwan, qui sépare l’île de la Chine continentale. Une opération interprétée par plusieurs analystes comme dirigée contre les autorités taïwanaises. Le ministre taïwanais de la Défense, Wellington Koo, a annoncé que le porte-avions Liaoning traversait le détroit. « Nous le surveillons de près », a-t-il déclaré à des journalistes.
« Tout à fait normal » pour Pékin
La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle dit privilégier une réunification pacifique, mais a rappelé la semaine dernière à l’issue de ses manœuvres militaires qu’elle n’abandonnerait « jamais » l’option du « recours à la force » si besoin.
Interrogé mercredi lors d’un point presse régulier sur le passage du Liaoning, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a fait mine de s’étonner de la question. « Taïwan est un territoire chinois. Le fait qu’un porte-avions chinois navigue sur son propre territoire et dans ses eaux territoriales est tout à fait normal », a-t-il déclaré. « Quoi que disent ou fassent les autorités taïwanaises, elles ne peuvent pas changer le fait que les deux côtés du détroit de Taïwan appartiennent à une seule Chine, ni modifier la tendance qui veut que Taïwan sera et doit être unifiée. »
Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis, en mai, de son successeur Lai Ching-te. La Chine les a régulièrement accusés de vouloir creuser la séparation culturelle entre l’île et le continent. En réponse, Pékin a notamment renforcé son activité militaire autour du territoire.