Les habitants de la station de Val d’Allos-Le Seignus, située dans les Alpes du Sud, ont récemment pris une décision historique : ils ont voté, avec une majorité de 50,1 %, pour mettre un terme au ski alpin dans leur station. Cette décision s’inspire de celle prise quelques mois auparavant par la station du Grand Puy. En effet, les résidents de cette localité ont eu le choix entre continuer le ski alpin avec une augmentation considérable de leurs impôts, ou opter pour l’arrêt total de cette activité, ce qu’ils ont finalement choisi, motivés par le manque de neige et les pertes financières chroniques associées à cette situation. Après le vote, le maire d’Allos, Michel Lantelme, a rappelé que cette décision restait à confirmer par la mairie et qu’une réunion importante du conseil municipal serait organisée pour discuter des implications de ce vote, rapporte TopTribune.
Un déficit alarmant
Autrefois, la station de Val d’Allos-Le Seignus attirait des touristes de toute la région, mais cette époque a laissé place à une réalité plus difficile. Le maire a tiré la sonnette d’alarme concernant un déficit structurel qui s’élève actuellement à 700.000 euros pour l’année, englobant les saisons d’été et d’hiver à venir. Cette situation a créé une urgence, et le maire souligne l’importance d’agir rapidement pour éviter une dégradation supplémentaire.
Les changements climatiques font partie intégrante du problème, selon Nicolas Roux, responsable du centre Météo-France pour les Alpes du Sud. La variabilité des chutes de neige entre haute et basse altitude a un impact direct. Avec l’augmentation des températures, des pluies remplacent progressivement la neige, et celle-ci fond plus rapidement. Dans un scénario où la température moyenne augmenterait de 4°C d’ici la fin du siècle, les jours avec de l’enneigement suffisant pour le ski seraient réduits de manière significative, posant ainsi des questions sur la viabilité à long terme de l’activité de ski dans cette région.
Réinventer l’avenir touristique
Pour Thomas, jeune saisonnier de 31 ans, les autorités locales ont négligé le Seignus, en favorisant la station de la Foux d’Allos, laissant le hameau dans un état d’abandon. Cette perception est partagée par de nombreux résidents, qui décrivent leur environnement comme « une ville morte ». Face à ce constat, une exploration des alternatives touristiques est nécessaire. L’idée est de diversifier l’offre, en développant des activités comme le VTT, la randonnée et les raquettes. Sylvain Barbotin, un élu local, a souligné l’importance de cette transition à mener sur une décennie, même si cela nécessite un dialogue considérable sur les choix à faire pour l’avenir de la station. Une telle approche pourrait offrir une nouvelle voie pour revitaliser la région et attirer un nouveau type de touristes, capable de soutenir l’économie locale en dehors de la saison de ski.