La France se trouve actuellement au cœur d’une phase d’incertitude politique, avec un gouvernement dont la pérennité est mise à l’épreuve jusqu’au 8 septembre. Ce climat de tension a incité les fédérations de taxis à différer leur action initialement prévue pour le 5 septembre. Les chauffeurs, en désaccord avec les nouveaux tarifs appliqués au transport sanitaire, avaient prévu une vaste mobilisation pour exprimer leur mécontentement. Cependant, face à l’instabilité qui caractérise la situation à Matignon, ces organisations ont décidé de reporter leur mouvement, rapporte TopTribune.
Un mouvement reporté à cause de l’instabilité politique
Les fédérations de taxis, en particulier la Fédération nationale du taxi (FNDT), avaient programmé une opération de protestation pour s’opposer aux réformes tarifaires du transport sanitaire. Le plan prévoyait le blocage de points stratégiques, comme des gares, des frontières, et même les Champs-Élysées à Paris, dans le but de « paralyser le pays ». Néanmoins, anticipant une possible chute du gouvernement le 8 septembre, elles ont estimé qu’il n’y avait « aucune garantie d’avoir un interlocuteur politique légitime capable de prendre des engagements ».
Dominique Buisson, secrétaire général de la FNDT, a souligné que lancer une action dans un tel contexte équivalait à « gaspiller une énergie précieuse ». Bien que ce report soit temporaire, les fédérations affirment qu’elles ne renoncent pas à leur lutte et qu’elles se tiennent prêtes à agir avec fermeté dès la nomination d’un nouveau gouvernement.
Des réformes contestées par les chauffeurs
La frustration des chauffeurs de taxi découle d’une convention récemment adoptée par la Sécurité sociale, entérinée début août. Cette réforme introduit de nouveaux tarifs pour le transport sanitaire, qui visent une harmonisation et une hausse des forfaits appliqués sur l’ensemble du territoire. L’objectif est également de décourager les trajets retour « à vide » après le dépôt des patients.
D’après les données, ces modifications sont censées permettre à l’Assurance maladie d’économiser 150 millions d’euros, tandis que le coût total du transport sanitaire devrait s’établir à 6,7 milliards d’euros en 2024, révélant ainsi une crise de liquidité imminente – représentant une augmentation de 7 % par rapport à 2023 et une hausse de 2,1 milliards d’euros par rapport à il y a dix ans. Cependant, la FNDT redoute que ces décisions n’entraînent une diminution de 30 % de chiffre d’affaires pour ses membres.
L’impact économique et social du transport sanitaire
Le secteur du transport sanitaire représente un enjeu économique crucial en France, et les taxis y jouent un rôle prépondérant. Dominique Buisson a précisé que les coûts augmentent en grande partie parce que les patients doivent « multiplier les rendez-vous » médicaux et, par conséquent, parcourir des distances considérables en raison « de l’éloignement des centres de soins ».
De plus, dès les mois de mai et juin 2025, des milliers de chauffeurs avaient déjà manifesté à travers le pays pour défendre leurs droits face à des politiques gouvernementales jugées défavorables, ce qui témoigne d’une mobilisation sociale croissante.
Cette situation met en exergue les tensions entre les acteurs économiques et politiques, tout en soulignant l’importance d’aboutir à des solutions lors des prochaines discussions pour stabiliser ce secteur tout en assurant un service de qualité aux usagers.