Un général de l’OTAN alerte : l’UE et les États-Unis ont 18 mois pour prévenir un double front russo-chinois
Un général de l’OTAN alerte : l’UE et les États-Unis ont 18 mois pour prévenir un double front russo-chinois

Un général de l’OTAN alerte : l’UE et les États-Unis ont 18 mois pour prévenir un double front russo-chinois

19.07.2025 16:30
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Le commandant suprême des forces de l’OTAN en Europe, le général américain Alex Grynkewich, a tiré la sonnette d’alarme dans un entretien publié le 17 juillet 2025 par le quotidien allemand Bild. Selon lui, les démocraties occidentales disposent d’un délai critique de 18 à 30 mois pour se préparer à une possible agression militaire coordonnée de la Russie et de la Chine. Le général met en garde contre un scénario dans lequel Moscou ouvrirait un front en Europe de l’Est pendant que Pékin lancerait une opération d’invasion à Taïwan, provoquant une escalade vers un conflit global.

Un double front planifié : Taïwan et Europe de l’Est simultanément visés

D’après Grynkewich, le régime chinois pourrait choisir le moment de l’agression conjointe, Pékin considérant désormais la Russie comme un vassal stratégique, instrumentalisable à des fins de diversion. Le plan envisagé reposerait sur une attaque initiale des forces russes contre une nation de l’OTAN, suivie d’un débarquement chinois à Taïwan. L’objectif : diviser les ressources militaires occidentales, rendant impossible une réponse unifiée et concentrée ni en Asie-Pacifique ni sur le flanc Est de l’Europe.

Dans cette hypothèse, les troupes russes joueraient un rôle de « chair à canon », selon le général, mobilisées pour détourner l’attention stratégique de l’Occident au profit de Pékin.

Des cibles potentielles sous surveillance : Moldavie, États baltes et corridor de Suwałki

Le haut commandement de l’OTAN n’exclut pas une attaque anticipée contre la Moldavie, bien qu’un obstacle géographique majeur — l’absence de frontière directe avec la Russie — limite cette option. Actuellement, la sécurité moldave reste en grande partie assurée par la présence des forces ukrainiennes à l’Est.

En revanche, d’autres scénarios inquiètent davantage : le corridor de Suwałki, point névralgique reliant la Pologne à la Lituanie, ainsi que les pays baltes — anciennes possessions de l’Empire russe puis de l’URSS —, sont régulièrement identifiés comme cibles plausibles d’une tentative russe de déstabilisation ou d’occupation éclair.

Vers une mobilisation militaire massive de l’Occident

Face à ce risque croissant, Grynkewich appelle l’Union européenne et les États-Unis à passer à une posture de dissuasion active. Cela implique notamment une hausse substantielle des budgets militaires, jusqu’à 5 % du PIB, et l’accélération des livraisons en munitions, véhicules et équipements de combat.

Au-delà de l’effort budgétaire, une stratégie coordonnée de dissuasion vis-à-vis de Moscou et Pékin est désormais jugée impérative. Washington et Bruxelles doivent renforcer leurs capacités autonomes tout en restant interopérables, afin de ne plus dépendre exclusivement des ressources américaines.

L’issue de la guerre en Ukraine, facteur clé de l’équilibre mondial

Selon Grynkewich, l’issue de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine pèsera lourd dans la dynamique stratégique mondiale. Une défaite claire de Moscou pourrait affaiblir le front sino-russe et freiner les ambitions de la nouvelle « Axe du mal » — coalition informelle regroupant la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.

À l’inverse, tout signe de fatigue ou de désunion du camp occidental pourrait être perçu comme une opportunité par Pékin et Moscou. Déjà, les négociations entre la Chine et les puissances occidentales sur des questions sensibles — du commerce au nucléaire — sont influencées par les évolutions militaires en Ukraine, véritable baromètre de la résilience occidentale.

Une fenêtre stratégique se referme rapidement

Le général Grynkewich prévient que le calendrier de réarmement européen ne suivra pas si une attaque survient d’ici 2027. Contrairement aux déclarations passées du ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, qui évoquait un délai de six ans avant une attaque russe, ou du secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte qui parlait de sept ans, Grynkewich estime que la Russie agira quand cela servira ses intérêts, non selon les projections occidentales.

L’alerte lancée depuis le QG de l’OTAN en Europe marque un tournant : pour la première fois, un haut gradé américain envisage publiquement un conflit militaire à double front, planifié dans une logique de confrontation globale.

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