Près 60 000 femmes sont touchées par un cancer du sein chaque année en France. Si l’essentiel des frais est remboursé, il reste des soins après l’opération qui peuvent peser lourd.
Aujourd’hui démarre « Octobre Rose »(Nouvelle fenêtre), un mois pour promouvoir le dépistage du cancer du sein. Le cancer étant une affection longue durée, il est pris en charge à 100%. Pourtant, un rapport parlementaire estime entre 1 300 et 2 500 euros le montant moyen des dépenses pour les femmes qui ont un cancer du sein. Ces frais servent à payer tout ce qui est lié à leur maladie : perruque, soutien-gorge adapté, séance de psychologue, crèmes hydratantes…
Marie-Rose est passée par là : « Tout coûte extrêmement cher, dit-elle. Il y a des niveaux de prise en charge en fonction des types de perruques. Et ensuite, vous avez les turbans et après c’est tout ce qui est revêtement soutien-gorge », égrène-t-elle.
« Dans un premier temps, j’ai pris ça dans des boutiques spécialisées, parce que c’est ce qui est le mieux… Par contre pour le portefeuille, c’est hyperdouloureux. J’en avais pour l’ordre de 2 000 euros de ma poche. »Marie-Rose
à franceinfo
Et Marie-Rose de conclure : « Alors ils nous disent qu’à chaque fois il y a des mutuelles qui prennent en charge, mais la mienne n’a jamais pris en charge quoi que ce soit de ce côté-là ».
Et encore, cette femme n’a pas eu à payer les dépassements d’honoraires d’un chirurgien dans un hôpital public ou une clinique privée, puisqu’elle a été soignée dans un centre de lutte contre le cancer, le centre Oscar Lambret à Lille, dirigé par le professeur Eric Lartigau. « Nous n’aurons aucun dépassement d’honoraires pour des patients dans le cadre de leurs soins, par exemple une chirurgie pour cancer du sein ou dans les suites, une reconstruction mammaire, explique le professeur.
« Certains frais peuvent intervenir ensuite quand la patiente a quitté l’établissement pour des soins comme des soins d’esthétique ou des soins de complément, poursuit le médecin. Il peut y avoir effectivement quelques restes à charge que la patiente va devoir assumer, mais qui sont très modérés ».
18 centres de lutte contre le cancer en France
Pour éviter de payer ces soins, il faut connaître les aides qui existent. Informer les patientes(Nouvelle fenêtre), c’est le rôle de l’assistante sociale du centre anti-cancer de Lille, Céline Claret. Or, la tâche n’est pas toujours aisée, reconnaît-elle : « Les gens ne connaissent pas forcément non plus tous les restes à charge. Ça peut être très surprenant et déstabilisant et ça peut les mettre effectivement plus ou moins en difficulté. C’est peut-être des soins auxquels ils ne pourront pas accéder ».
Avant d’ajouter : « Il y a aussi des dispositifs qu’on peut mobiliser, que les gens ne connaissent pas pour ces restes à charge. Et si on peut les accompagner pour faire en sorte que les gens puissent accéder à ces droits… », positive Céline Claret. Une aide précieuse fournie dans les 18 centres de lutte contre le cancer qui existent en France.