Tour de France 2024 : "Il n'a pas une famille mais un peuple derrière lui..." Biniam Girmay, une victoire pour l'Erythrée et l'Afrique
Tour de France 2024 : "Il n'a pas une famille mais un peuple derrière lui..." Biniam Girmay, une victoire pour l'Erythrée et l'Afrique

Tour de France 2024 : « Il n’a pas une famille mais un peuple derrière lui… » Biniam Girmay, une victoire pour l’Erythrée et l’Afrique

02.07.2024
3 min de lecture

L’Erythréen a remporté, lundi, sa première victoire sur le Tour de France. Il est le troisième Africain a s’imposer sur la Grande Boucle, après Robert Hunter en 2007 et Daryl Impey en 2013 et 2019.

Ce Tour de France 2024 est décidément une édition de grandes premières. Après le premier maillot jaune de Romain Bardet, la première victoire de Kévin Vauquelin (pour son… premier Tour), ce fut au tour de Biniam Girmay de lever les bras pour la première fois sur la Grande Boucle, lundi 1er juillet. Au terme d’un sprint long et décousu, l’Erytréen a maté Fernando Gaviria et Arnaud De Lie. 

Une victoire historique, la première de son équipe également sur le Tour de France, qui vient entériner son passage dans la dimension des grands sprinteurs, ceux qui s’imposent sur la plus grande course du monde. Après les Sud-Africains Robert Hunter (en 2007) et Daryl Impey (en 2013 et 2019), il devient le troisième coureur africain à s’imposer sur le Tour. 

Toujours suivi par son fan-club qui chante à sa gloire, « Bini » sait que lundi, il n’a pas gagné que pour lui, mais aussi pour les siens, ceux qui font le déplacement, mais aussi ceux qui le regardent à des milliers de kilomètres, dans ce pays de 3,6 millions d’habitants situé au nord de la Corne de l’Afrique. « Je veux remercier tous les Érythréens et les Africains, nous devons être fiers ! Maintenant, nous faisons vraiment partie des plus grandes courses. C’est notre moment, notre heure », s’est félicité le vainqueur après son exploit. 

A l’arrivée, devant le campervan de fortune puisque leur bus est en panne, son coéquipier français Hugo Page ne disait pas autre chose. « Pour lui c’est une force. Quand on voit, même hier [dimanche] au camper, le nombre d’Erytréens qu’il y avait, je pense qu’on rêve tous de ça. Il n’a pas une famille, mais un peuple derrière lui et aujourd’hui tout le monde est récompensé », a raconté son compagnon de chambre.

Biniam Girmay, qui s’est formé dans une équipe française (Delko Provence), a gravi les échelons depuis ses débuts en 2021 et s’était déjà imposé sur un Grand Tour en 2022, sur le Giro, où il s’était blessé à l’œil dans la foulée sur le podium en ouvrant… la bouteille de Prosecco. « Là, on n’a pas eu le temps de lui dire pour le bouchon ! », s’esclaffe Hugo Page. « Bini est incroyable, c’est un plaisir de travailler pour lui. Il le voulait pour tout le monde, pour lui aussi. Il écrit l’histoire ligne par ligne », explique le Français.

Discret et calme, Biniam Girmay est apprécié de tous dans son équipe. « Il est super agréable, c’est quelqu’un de posé, très gentil. Je l’adore et je pense que tout le monde l’adore dans l’équipe », poursuit le Français. « Parfois je panique, parfois je me dis que je suis mal, que j’ai besoin de me battre. Il me calme, il me dit que je suis fort, il me donne de la motivation », renchérit l’autre sprinteur de l’équipe, Gerben Thijssen.

Sa victoire met également en lumière la progression du cyclisme africain, qui accueillera les championnats du monde au Rwanda l’an prochain. « Biniam est un parfait ambassadeur. C’est un travail commencé depuis des années, c’est tellement important pour le cyclisme qui en avait besoin », se félicite son directeur de la performance Aike Visbeek.

« Maintenant, le monde a vu ce qui est possible quand on donne une chance à ces garçons. »Aike Visbeek, directeur de la performance chez Intermarché-Wanty

à franceinfo: sport

Alors que seulement trois coureurs africains sont présents au début de ce Tour (Girmay et les Sud-Africains Ryan Gibbons et Louis Meintjes), le chemin est encore long pour les coureurs africains. « J’espère que ça va ouvrir les portes pour d’autres coureurs africains », ajoute Aike Visbeek.

« Le fait d’être le premier Africain noir à gagner sur un grand tour a changé les choses, et cela me met parfois la pression. Je pense que la deuxième place n’est plus suffisante », disait le vainqueur du jour avant le départ. C’est désormais chose faite.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles