Le ministre Gérald Darmanin ou la député LR Violette Spillebout se sont dits prêts à se soumettre aux tests de drogues proposés par le maire de Grenoble pour « voir si le problème touche aussi les cercles de décisions ». La présidente de l’Assemblée nationale s’y oppose. Il ne faut pas « stigmatiser », défend-elle.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (EPR), trouve la proposition du maire de Grenoble Éric Piolle de faire des tests de drogues sur les députés « assez ridicule », a-t-elle déclaré vendredi 7 février sur « ici Provence »(Nouvelle fenêtre). Le maire écologiste a appelé lundi dernier à mener « de façon anonyme » des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres pour « voir si le problème touche aussi les cercles de décisions ».
« On teste les chauffeurs de bus parce qu’ils ont charge d’âmes, explique la députée des Yvelines, ils conduisent des véhicules, on leur confie nos enfants, des passagers, donc il est normal que pour des conditions de sécurité élémentaires, on les teste ». Certes, elle « constate qu’il y a eu quelques affaires qui ont défrayé la chronique et qui sont absolument catastrophiques », mais pour elle, il ne « faut pas stigmatiser telle ou telle partie de la population ». Elle appelle à ne pas faire de différence « entre les parlementaires et d’autres personnes de notre territoire ».
« Les acheteurs font vivre » un trafic qui « gangrène un certain nombre de villes »
En revanche, « ce que l’on sait tous, c’est que la consommation de drogue touche toutes les parties de la population, quelle qu’elle soit. Qu’on soit jeune, qu’on soit vieux, qu’on habite à la campagne, à la ville et quelle que soit notre profession. Et c’est bien pour ça que c’est un enjeu national qui nous concerne tous et pour lequel il faut mettre les moyens », assure la députée.
Yaël Braun-Pivet soutient donc la campagne de prévention de la drogue du gouvernement qui culpabilise les consommateurs : « La majorité consomme de la drogue comme si c’était un produit banal, licite, explique-t-elle. Ce n’est pas le cas ». D’une part, selon elle, « c’est très addictif et ça peut causer des troubles majeurs, voire des accidents dramatiques. Et on en a malheureusement dans l’actualité toutes les semaines avec des chauffeurs qui sont sous l’emprise de la drogue et qui causent des accidents mortels ». D’autre part, « s’il n’y avait pas d’acheteur, il n’y aurait pas de vendeurs, poursuit l’élue. Et donc les acheteurs doivent avoir conscience qu’ils font vivre le trafic de drogue dont on voit qu’il gangrène un certain nombre de villes ».