Souveraineté et réseaux : les clés pour restaurer notre autonomie intellectuelle et politique.

Souveraineté et réseaux : les clés pour restaurer notre autonomie intellectuelle et politique.

24.11.2025 09:16
4 min de lecture

Souveraineté européenne à l’ère des ingérences

Alors que l’Europe est confrontée à une crise sans précédent sur les plans politique, économique et technologique, Christophe Assens met en lumière les nouvelles dépendances qui mettent en péril la souveraineté de la France et de l’Europe. Il évoque les ingérences étrangères, les vulnérabilités numériques, les dérives vers un fédéralisme excessif et la confusion intellectuelle ambiante. Assens plaide pour une redéfinition de l’autonomie européenne, soulignant l’importance de retrouver la force des réseaux, la maîtrise des outils et la préservation de la liberté de pensée, rapporte TopTribune.

Une urgence pour la souveraineté

C. Assens : Actuellement, en pleine guerre économique, les puissances mondiales se montrent intransigeantes envers les pays européens, cherchant à les soumettre ou à les réduire à une dépendance. L’ingérence étrangère se manifeste comme une stratégie pour affaiblir l’Europe, tant au niveau de l’Union Fédérale que des Nations. Dans cette dynamique, l’Europe Fédérale tend à éliminer progressivement la souveraineté des États, remplaçant la liberté politique par une harmonisation des règlements basés sur la primauté du droit européen. Parallèlement, des acteurs extérieurs financent des ONG et des mouvements anti-capitalistes pour inciter des réglementations accrues en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, ainsi que sur des enjeux climatiques, rendant l’Europe leader mondial en matière de causes sociétales, souvent au détriment de son économie. Cette situation a conduit à une surcharge réglementaire qui augmente le coût du travail et décourage les investissements industriels. Face à cette crise sans précédent, les peuples européens se tournent vers la défense de leur identité, marquée par une montée des partis nationalistes, comme en témoigne le succès de Giorgia Meloni en Italie, dont les politiques ont eu des résultats positifs sur l’emploi et le déficit public. Néanmoins, l’Europe des Nations fait face à ses propres défis, notamment face à une instrumentalisation étrangère visant à diviser pour mieux régner.

L’Europe est actuellement en proie à une crise. Les discussions commerciales se font dans le cadre du modèle fédéral promu par la Commission de Bruxelles, et ces négociations sont souvent défavorables à l’Europe. Les accords commerciaux de la Chine avec l’Europe sont un exemple flagrant, permettant à la Chine d’accroître son déficit commercial avec l’Europe tout en inondant le marché européen de produits à bas prix, ce qui met en péril l’industrie locale. De même, des accords de libre-échange créent des désavantages pour les productions agricoles européennes, tandis que l’Europe subit des droits de douane sévères pour ses exportations vers les États-Unis. Dans ces conditions, il est impératif de restaurer l’indépendance de l’Europe en protégeant son industrie, en appliquant un protectionnisme ciblé et en réduisant la dépendance énergétique et technologique.

Un retour aux sources pour une meilleure compréhension

C. Assens : Tout au long de l’histoire, le modèle d’organisation universel a toujours été le réseau basé sur la solidarité et la coopération. La création de liens entre individus libres est essentielle pour une société saine. Depuis la préhistoire, l’homme a cherché à établir des communautés et à créer des structures sociales. Ces réseaux ont perduré malgré la domination croissante des institutions. Ils restent des espaces de liberté et de fraternité. En temps d’incertitude, ils permettent de cultiver la confiance et d’accéder à des informations privilégiées, représentant une organisation à taille humaine, où chacun se sent reconnu.

L’Intelligence Artificielle (IA), loin de neutraliser ce besoin de lien social, s’avère être un outil qui exploite les données échangées dans ces réseaux pour améliorer ses prédictions. Elle ne supprime pas la nécessité de bâtir des relations de confiance, mais hers de cette dynamique.

Outils numériques au service de la souveraineté

C. Assens : Pour que les outils numériques deviennent un moyen de souveraineté, plutôt qu’un vecteur de dépendance, il est crucial de disposer d’une technologie souveraine. Les instances publiques et privées françaises sont en première ligne face aux menaces de cybersécurité, allant de la criminalité organisée à l’ingérence étrangère. Assens souligne que la dépendance à un fournisseur américain pour le stockage de données expose la France à des risques inhérents à la législation américaine (notamment le Cloud Act), le rendant vulnérable à des surveillances extérieures. Il est donc impératif de développer des solutions techniques indépendantes pour réduire cette dépendance. Au lieu de cela, de nombreuses administrations continuent de confier leurs données sensibles à des entreprises américaines, ce qui compromet leur souveraineté.

Liberté intellectuelle en péril

C. Assens : Pour qu’une démocratie comme la France prospère, il est vital de favoriser une pensée libre, enrichie par la culture et le savoir. L’éducation doit initier cette démarche dès le plus jeune âge, en mettant l’accent sur les fondamentaux tels que la lecture et l’écriture, tout en évitant la surexposition aux écrans. Pourtant, la culture intellectuelle en France est en danger, confrontée à un conformisme qui peut déformer la vérité au profit de certaines idéologies. Les intellectuels sont souvent pris dans cette tension entre la quête de vérité et le désir d’approbation sociale, facilitant la propagation de narratives manipulatrices, comme l’illustre l’infiltration des services iraniens dans le discours intellectuel français.

Ce constat met en lumière l’importance de défendre une pensée libre et critique, loin des influences extérieures qui cherchent à manipuler. Il est nécessaire que le souci de la vérité prime sur la volonté de plaire, afin de préserver la souveraineté intellectuelle du pays.

Rapprocher la lisibilité de l’exigence intellectuelle

C. Assens : Refusant de céder au prêt-à-penser de l’Intelligence Artificielle, je choisis d’utiliser mes facultés de réflexion. Écrire un livre est un exercice qui stimule le débat d’idées, un bien précieux en démocratie. Ce livre vise à encourager l’esprit critique, évitant les pièges des médias et des réseaux sociaux, qui peuvent restreindre la pensée à des jugements de valeur. Mon ambition est de rivaliser avec l’attrait des contenus instantanés, replaçant la raison au cœur des réflexions face à une société de plus en plus émotionnelle.

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