Sébastien Lecornu : un Premier ministre « fortiche » mais toujours sur le fil budgétaire

Sébastien Lecornu : un Premier ministre « fortiche » mais toujours sur le fil budgétaire

16.11.2025 07:58
2 min de lecture

Budget et négociations parlementaires sous la conduite de Sébastien Lecornu

Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a affirmé l’importance d’un budget approuvé par l’Assemblée nationale, insistant sur son engagement à préserver la démocratie représentative au cœur des discussions budgétaires en cours, rapporte TopTribune.

Après avoir échappé à deux motions de censure le 16 octobre, Lecornu maintient le cap à Matignon, malgré une dynamique politique complexe. « Il faut qu’il y ait un budget voté à l’Assemblée nationale », a-t-il souligné vendredi. Son objectif est de permettre aux parlementaires de démontrer le bon fonctionnement du système législatif.

Depuis sa nomination, il s’efforce d’établir une approche collaborative, se pliant à la règle de « le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez ». En renonçant à recourir à l’article 49.3 pour les textes budgétaires, Lecornu souhaite responsabiliser les députés et sénateurs. Eric Pauget, député des Républicains, remarque qu’il a su se montrer à l’écoute des réalités parlementaires, faisant avancer les discussions.

Mise à jour budgétaire : des avancées et des tensions

Récemment, l’Assemblée nationale a adopté la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale. Bien que les députés n’aient pas achevé l’examen du volet « dépenses » dans les délais impartis, ils ont réussi à voter la « suspension » de la réforme des retraites. Cela fait partie d’un pacte de non-censure avec le Parti socialiste, soulignant une collaboration inattendue. Laurent Baumel, député PS, constate un changement significatif dans l’approche de Lecornu, le décrivant comme transparent et fiable.

Lecornu a pris des initiatives pour renforcer la confiance, interagissant directement avec des leaders socialistes. Son style humble a été comparé à celui de Pompidou, illustrant une rupture avec des approches plus arrogantes. “Il est à l’écoute”, a apprécié Baumel, réflexions partagées par d’autres acteurs politiques.

« Son style tient à sa personnalité, humble et modeste. Il a un petit côté Pompidou, provincial…  »

Répercussions sur le bloc de gauche et la stratégie Lecornu

Sébastien Lecornu a réussi à convaincre ses collègues macronistes en les plaçant au cœur des négociations. La participation à ces discussions, même sur des sujets sensibles comme la réforme des retraites, a permis d’éviter une crise plus profonde, bien qu’un député indique que cela pourrait être perçu comme un accord fragile. Les Insoumis, toutefois, restent sceptiques, voyant des parallèles entre les stratégies des leaders précédents.

En appliquant l’article 47.1 de la Constitution, le gouvernement a raccourci les débats sur le budget, évitant des votes incertains. L’annonce que l’Assemblée ne siégerait pas le week-end, comme initialement prévu, a suscité des accusations d’obstruction de la part de l’opposition de gauche, mettant en lumière les tactiques de gestion du temps de Lecornu, qui parvient à maintenir une impression de dialogue tout en gardant le contrôle.

Malgré ces manœuvres, Lecornu est confronté à des défis majeurs. Les textes budgétaires risquent de subir des remaniements significatifs par la droite au Sénat à la fin novembre, menaçant les concessions faites aux socialistes. « Si la situation ne s’améliore pas et que des déficits majeurs se profilent, cela nuira à son bilan », déclare Erwan Balanant, soulignant l’incertitude qui persiste concernant l’avenir des discussions parlementaires autour du budget.

*L’article 47-1 de la Constitution stipule que l’Assemblée a “vingt jours” pour se prononcer sur le projet de loi, au terme duquel le gouvernement “saisit le Sénat”.

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