L’ancien ministre des Affaires étrangères, résistant dans ses jeunes années et amateur d’art, avait également occupé la présidence du Conseil constitutionnel avant d’être rattrapé par l’affaire Elf.
Roland Dumas, ou l’histoire d’une fidélité à sa famille politique : les socialistes. Ce soutien sans faille de François Mitterrand, figure de la vie politique française, est mort à l’âge de 101 ans, mercredi 3 juillet.
Les deux hommes se sont rencontrés en 1956, fascinés l’un par l’autre. Ténor du barreau, Roland Dumas devient l’avocat de François Mitterrand, avant d’abandonner la robe noire pour le suivre en politique, en devenant député. En mai 1981, il était au premier rang des fidèles lors de la marche vers le Panthéon.
Il a ensuite enchaîné les portefeuilles : ministre des Affaires européennes, puis des Affaires étrangères de 1988 à 1993. François Mitterrand l’a ensuite nommé président du Conseil constitutionnel.
Une face sombre
Mais Roland Dumas avait également une face sombre. Rattrapé par le feuilleton politico-judiciaire de l’affaire Elf, il est pris entre les perquisitions et l’exposition de ses amours tumultueuses avec Christine Deviers-Joncour. Il sera condamné à six mois de prison ferme, avant d’être relaxé en deuxième instance.
L’avocat flamboyant continuera de voir sa carrière ternie par le scandale. En 2010, il se rend à Abidjan (Côte-d’Ivoire) pour soutenir le président Laurent Gbagbo, alors qu’il n’est plus reconnu par la communauté internationale. « Liberté de parole », clame-t-il alors. Il a également défendu l’humoriste Dieudonné après ses propos antisémites, et s’est affiché avec des figures de l’extrême droite.
