
Le 26 août 2025, à l’approche de la rentrée, le syndicat SE-Unsa a publié les résultats de son baromètre annuel, qui évalue l’état d’esprit des professionnels de l’Éducation nationale. Les conclusions, issues d’une enquête réalisée en ligne durant les mois de juin et juillet auprès de plus de 32 000 participants, sont éloquentes : un métier en plein questionnement, éreinté par un quotidien qu’il peine à reconnaître, rapporte TopTribune.
Une défiance croissante vis-à-vis de l’État
Les enseignants ayant participé à cette enquête expriment une méfiance grandissante à l’égard des institutions, notamment de l’État. Plus des trois quarts des interrogés déclarent qu’ils ne recommanderaient pas leur métier à un jeune, ce que le SE-Unsa qualifie de « révélateur d’un profond désenchantement ». Ce constat illustre un sentiment d’abandon généralisé, où les promesses officielles ne parviennent plus à apaiser un mal-être croissant.
Une charge de travail jugée démesurée
Selon les résultats de l’enquête, près de la moitié du personnel considère sa charge de travail comme « excessive ». Cette évaluation ne se limite pas aux heures consacrées devant les élèves, mais inclut également les tâches administratives, les injonctions contradictoires et la pression constante liée aux objectifs pédagogiques. Face à une succession de réformes, beaucoup soulignent une désorganisation persistante au sein du système éducatif. « Les moteurs de l’école sont à bout de souffle », avertit Elisabeth Allain-Moreno, la secrétaire générale du Se-Unsa.
Sentiment de déclassement et manque de reconnaissance
La question de la reconnaissance est également centrale. D’après le baromètre, 71,5 % des professionnels ressentent un « manque de reconnaissance » et un « manque de respect de la part de l’État ». Pour les enseignants, ce chiffre symbolise le sentiment d’invisibilité qui touche leur profession. Le SE-Unsa indique que ce constat concerne toutes les catégories de personnel, y compris les enseignants des lycées professionnels et le personnel non enseignant, souvent négligés dans les discours ministériels.
Une alerte sociale officiellement déposée
En réponse à ce climat de méfiance, le SE-Unsa a déposé officiellement une alerte sociale le 26 août 2025, selon les annonces du syndicat. Cette action est justifiée par la gravité de la situation actuelle : surcharge de travail, dévalorisation et désengagement professionnel. L’alerte a pour but de contraindre l’administration à reconnaître un malaise profond, désormais quantifié et documenté.
Les professeurs à la croisée des chemins
Le baromètre du SE-Unsa fait figure de signal d’alarme. Il met en lumière une crise structurelle, qui ne se limite pas à une situation conjoncturelle. Les enseignants ne réclament pas simplement des ajustements ponctuels, mais un rebattement des conditions de leur métier, dans un cadre où l’État reconnaîtrait réellement leur rôle essentiel. En cette rentrée 2025, le constat est sans appel : sans reconnaissance, les vocations sont vouées à s’éteindre.