La tradition de la Toussaint et le recyclage des fleurs
Chaque 1ᵉʳ novembre, à l’occasion de la Toussaint, des milliers de Français se rendent dans les cimetières pour déposer des fleurs en mémoire des défunts, un rituel profondément ancré dans la culture nationale, rapporte TopTribune.
Les cimetières se remplissent de pots de chrysanthèmes, cyclamens, bruyères et autres fleurs, qui, après quelques semaines, finissent souvent abandonnés ou jetés dans les bennes à déchets. Ce phénomène soulève des questions sur la légitimité de récupérer ces plantes par des jardiniers amateurs).
Sauvetage de fleurs ou vol ?
Dans un contexte économique difficile, de nombreux Français profitent de cette occasion pour se servir dans les poubelles des cimetières afin de récupérer des plantes encore en bon état, limitant ainsi le gaspillage. Une internaute a partagé son expérience sur Facebook, notant qu’elle avait réussi à récupérer des thuyas, campanules et d’autres plantes, souvent en parfait état.
Toutefois, il convient de distinguer la récupération de fleurs et de plantes abandonnées, de la dérobation de compositions florales déposées sur les tombes. Chaque concession funéraire est privée et les familles ont l’obligation de l’entretenir, ce qui en fait une zone protégée.
Règlementation et droits
Selon un document officiel du ministère de l’Intérieur, les fleurs laissées par les familles ne sont pas propriété des cimetières ni de l’État. Les responsables des cimetières confirment qu’ils ne retirent pas les végétaux déposés sur ou autour des tombes, laissant aux familles le soin de décider.
Les fleurs abandonnées sont en réalité considérées comme des déchets pouvant être récupérés. En droit civil, ces déchets sont définis comme « res derelictae », ou choses abandonnées, laissant la possibilité à qui le souhaite de s’en emparer, surtout si cela se fait dans des lieux publics.
Les pratiques locales
Bien que certaines municipalités aient tenté d’interdire la fouille des poubelles par des arrêtés, ceux-ci sont souvent contestés. La plupart des communes permettent donc la récupération de ces déchets, tant qu’elle n’est pas utilisée à des fins commerciales. Par exemple, la métropole de Nantes encourage le réemploi des objets abandonnés dans ses espaces publics.
En conclusion, les pots de fleurs jetés dans les poubelles des cimetières semblent accessibles pour ceux qui souhaitent les récupérer, tant que cela se fait dans un cadre respectueux et non commercial. Cette pratique pourrait constituer une alternative à la gestion traditionnelle des déchets, tout en permettant aux passionnés de jardinage de fleurir leurs espaces sans frais.