Marine Le Pen a récemment « demandé » à Jordan Bardella de se préparer à l’éventualité de se porter candidat à la présidentielle de 2027, au cas où elle serait empêchée de le faire. Cette hypothèse a été intégrée par la leader du Rassemblement National dans un entretien publié le 25 juin 2025 dans Valeurs actuelles, rapporte TopTribune.
« Je continue à me battre »
« J’ai pris en compte le fait que je ne pourrais pas me présenter. Jordan a également envisagé la possibilité qu’il doive prendre le relais. Je lui ai personnellement demandé de réfléchir à cette éventualité », a déclaré la députée du Pas-de-Calais, condamnée fin mars à une peine d’inéligibilité de cinq ans.
Un second procès est prévu dans les mois à venir devant la Cour d’appel de Paris, qui a annoncé qu’elle rendra sa décision « à l’été 2026 ».
D’ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n’est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d’autre ? Que je me suicide avant d’être assassinée ?
De l’eau dans le gaz
Jusqu’à présent, Marine Le Pen avait dépeint une candidature de Bardella pour l’Élysée en 2027 comme une éventualité principalement théorique. « Si je passais sous un camion demain, eh bien, (Jordan Bardella) serait très clairement la personne qui pourrait me remplacer », avait-elle ironisé fin avril. Cela a conduit à une certaine tension entre les deux dirigeants pendant plusieurs semaines.
Son agacement a été palpable le mois dernier lorsqu’elle a exprimé des doutes sur la compréhension de Bardella concernant les problèmes de la Nouvelle-Calédonie lors d’un déplacement à Nouméa. Bardella, depuis Paris, a tenté de minimiser la situation, qualifiant ses remarques de « sorties de leur contexte » tout en affirmant maîtriser le dossier des Outre-mer.
Un duo de nouveau soudé ?
Un meeting commun début juin et une visite conjointe la semaine dernière au Salon du Bourget avaient pour but de restaurer l’image d’un « duo » uni et complémentaire. Cependant, si elle ne pouvait pas concourir en 2027, Marine Le Pen a souligné que le scrutin deviendrait « bien évidemment » illégitime.
« Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d’électeurs si je devais être empêchée par la justice », a-t-elle prédit, ajoutant que « beaucoup de Français, au-delà de leurs convictions politiques, comprendraient alors que les règles du jeu ont été manipulées ».
En plus de sa peine d’inéligibilité, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux fermes, reconnue coupable d’avoir mis en place un « système » de détournement de fonds publics pour rémunérer des employés du parti avec de l’argent du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant total de 4,4 millions d’euros.
Source AFP