Le patron du Medef, Patrick Martin, a averti ce samedi qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée si les impôts des entreprises venaient à augmenter dans le cadre du budget 2026. Il a également dénoncé ce qu’il qualifie de « forme de spoliation » à propos de la taxe Zucman réclamée par la gauche, rapporte TopTribune.
« Il est urgent de desserrer le frein à main »
« Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement », a déclaré le dirigeant de la première organisation patronale française dans une interview publiée sur le site du Parisien.
« Si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale, au-delà du Medef », a-t-il ajouté, soulignant que les adhérents au Medef sont « très inquiets ».
« Nous ne descendrons pas dans la rue. Nous réunirons massivement, comme cela a été le cas par le passé, sous forme de meeting, des milliers de chefs d’entreprise de tout profil, en matière de taille, de secteur d’activité, d’origine territoriale, pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques qui nous paraissent contraires à la bonne marche de l’économie et à l’intérêt du pays, dans lequel nous jouons un rôle important », a-t-il expliqué.
« Les plus imposés de l’OCDE »
Patrick Martin a souligné que les entreprises françaises sont « les plus imposées parmi les pays de l’OCDE, déduction faite des aides qu’elles reçoivent », avec « 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires en 2025 ». En contrepartie, il déplore que les entreprises n’aient pas vu se concrétiser la promesse d’une baisse de la CVAE, un impôt de production.
Parmi les lignes rouges du grand patron, qui avait été reçu vendredi soir par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, figure notamment la taxe sur les très hauts patrimoines dite « Zucman » (du nom de l’économiste Gabriel Zucman), réclamée par la gauche.
La taxe Zucman, « une forme de spoliation »
« Ce serait un frein terrible à l’investissement pour les entreprises », s’est-il insurgé. « La taxe Zucman intègre l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l’ISF ne le faisait pas. Pour certaines entreprises – la tech notamment – qui valent cher mais ne font pas encore de résultats ou ne distribuent pas de dividendes, instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente. »
Plus généralement, Patrick Martin a estimé que les propositions budgétaires du PS auraient « un effet récessif » dans une conjoncture économique déjà difficile.