Le 9 juillet 2025, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a publiquement demandé la démission de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur le réseau social X. Cette déclaration survient à la veille d’un vote prévu au Parlement européen sur une motion de censure visant la Commission, initiée par des députés d’extrême droite. Cette offensive d’Orban fait suite au rapport annuel de la Commission européenne, qui a conclu que la Hongrie « n’a réalisé aucun progrès » dans la mise en œuvre des exigences relatives à la lutte contre la corruption, au renforcement de la société civile et à l’indépendance des médias.
Une confrontation amplifiée par un vote au Parlement européen
La motion de défiance contre Ursula von der Leyen a été lancée par le député roumain d’extrême droite George Pîperea, qui accuse la présidente de manquer de transparence dans ses échanges avec le PDG de Pfizer lors des négociations sur les vaccins contre le Covid-19. Lors des débats au Parlement européen le 7 juillet, Ursula von der Leyen a fermement condamné cette initiative, la qualifiant de « tirée directement du plus ancien manuel des extrémistes, polarisant la société et sapant la confiance dans la démocratie avec de fausses allégations ».
Bruxelles dénonce la dérive autoritaire de Budapest
La Commission européenne reproche à la Hongrie de corruption, de pression sur le système judiciaire et de restriction des libertés des médias, tout en soulignant le refus de Budapest de respecter les règles européennes communes en matière d’asile, provoquant une réaction sévère de Bruxelles. Viktor Orban a aggravé la situation en réponse à la recommandation de la Commission de suspendre 65 % des financements européens destinés à la Hongrie dans le cadre de trois programmes. Par ailleurs, la Hongrie doit verser une amende de 200 millions d’euros, assortie de pénalités journalières, suite à une décision de la Cour européenne.
Des inquiétudes stratégiques au cœur des institutions européennes
Les dirigeants des institutions européennes observent également une intensification de la coopération de la Hongrie avec Moscou et Pékin, ce qui alarme profondément Bruxelles. Le Parlement européen considère que la Hongrie n’est plus une démocratie au sens classique, mais une « autocratie électorale ». Des mesures drastiques, incluant la suspension du droit de vote de la Hongrie au Conseil de l’UE en vertu de l’article 7 du traité, sont envisagées.
Un vote incertain mais un conflit appelé à durer
Pour que la motion de défiance contre la Commission européenne soit adoptée, une majorité qualifiée des deux tiers est nécessaire, majorité qui fait actuellement défaut. Ursula von der Leyen devrait donc conserver son poste, tandis que la confrontation entre Budapest et Bruxelles risque de s’intensifier dans les mois à venir.