La foudre est tombée mercredi à proximité d’un groupe au zoo de La Barben, en début d’après-midi.
Le coup de tonnerre n’était pas particulièrement puissant, mais il a eu de graves conséquences. Treize personnes ont été blessées, dont une plus gravement que les autres, mercredi, lors d’un orage survenu en début d’après-midi au zoo de La Barben, dans les Bouches-du-Rhône, près de Salon-de-Provence.
L’intensité de la foudre lors de l’impact, qui s’est produit à 14h46, était de 13 200 ampères, selon des relevés fournis au Parisien par Météorage, une filiale de Météo France spécialisée dans le suivi des orages. Or, en France, la foudre peut être jusqu’à 20 fois plus puissante, avec une intensité électrique pouvant atteindre 200 000 voire 250 000 ampères environ.
« Même les impacts de faible intensité peuvent tuer »
Aucune personne n’a été touchée directement, l’intensité était dans la fourchette basse des décharges électriques qui ont lieu lors des orages. Pourtant, un groupe entier d’individus, au sein duquel se trouvaient quatre enfants, a été électrisé – et non électrocuté, puisque les victimes ont survécu. « Même les impacts de faible intensité peuvent tuer », prend soin de préciser Solal Bordenave, responsable à Météorage.
Il ajoute que, malgré l’image de la foudre s’abattant sur la tête de quelqu’un, « on relève plus d’incidents indirects que directs ». Il décrit alors le phénomène ayant provoqué les blessures à La Barben. « Quand la foudre tombe à proximité, le risque, c’est la tension de pas. Si les pieds d’une personne se trouvant près de l’impact sont un peu écartés, le courant peut mieux passer le long du corps au lieu de ressortir ». C’est pourquoi une personne qui marche et a fortiori qui court est plus exposée lors d’un orage qu’une personne statique.
Mais rester debout, sans bouger, les pieds serrés, n’est pas du tout une garantie. En cas d’orage, il faut toujours chercher un abri. « Avec des bâtiments à proximité, la recommandation est de se mettre à l’intérieur », insiste Solal Bordenave. Les arbres ne sont pas un bon refuge, car leur hauteur attire la foudre et, même en étant décollé du tronc, la tension de pas peut survenir. Le tronc peut même éclater sous l’effet de l’impact, pouvant engendrer des blessures potentiellement mortelles.
L’accident de mercredi est « rare en France », car c’est un pays qui, à l’échelle du monde, ne fait pas partie des plus foudroyés, et car les habitudes de vie poussent ses habitants majoritairement à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. « C’est un cas plus fréquent sur les terrains de sport par exemple », comme lors d’une rencontre de football.
En fonction des conditions, la tension de pas peut par ailleurs se produire loin de l’impact. « La distance est très variable. Elle dépend des conditions locales, de l’ampérage de la foudre et de la nature du terrain. Un sol très mouillé va par exemple être plus conducteur », explique Solal Bordenave. À l’approche de la période de l’année où les randonneurs sont les plus nombreux en montagne, il donne un conseil. « Un surplomb rocheux ne suffit pas à se protéger. Le courant peut suivre la roche et se propager le long du sol. »
Ce jeudi, des orages continuent de se produire dans le Sud-Ouest. Vendredi, ce devrait être dans le Sud-Est. L’événement de mercredi rappelle qu’un orage n’est jamais anodin.
