L’ex-chef de l’Etat, après avoir exercé la plus haute fonction politique du pays, est de retour en Corrèze pour tenter d’y briguer un mandat de député sous les couleurs du Nouveau Front populaire.
François Hollande va-t-il redevenir député ? L’ex-chef de l’Etat est candidat Nouveau Front populaire dans la première circonscription de Corrèze. Un retour sur le terrain qui ne passe pas inaperçu dans ce département rural.
Partout où il va, François Hollande est accueilli par de larges sourires et des demandes de selfies, comme sur le marché d’Argentat-sur-Dordogne. « Vous avez repris du service ? », lui lance un passant. Hollande confirme : « J’ai repris du service ». La pluie n’est jamais loin de l’ancien président habitué à la météo capricieuse. « On ne pourra pas dire que je ne me suis pas mouillé quand même », ironise-t-il.
Le bilan de Hollande à l’esprit
Au milieu d’une foule de Corréziens conquis, quelques électeurs de gauche, déçus, lui réservent tout de même un accueil plutôt frais. « Si le Front national est si haut, c’est bien de votre faute, gauche, droite », lui lance un habitant. Hollande complète : « Et Macron surtout ». Un autre habitant se confie : « Il a tué le socialisme. Je lui ai dit : ‘N’oubliez pas, notre ennemi, c’est toujours la finance. »
François Hollande désormais sous la bannière Nouveau Front populaire rappelé à ses anciennes déclarations et à ses actions comme Président de la République. Un bilan antisocial estime la candidate Lutte ouvrière de cette circonscription, Marie-Thérèse Coinaud.
« Il n’a rien fait pour les travailleurs, la loi qu’il a fait passer, la loi Travail, il y a eu des manifs, des grèves pendant des mois et des mois et il l’a quand même fait voter. »Marie-Thérèse Coinaud, candidate Lutte ouvrière
à franceinfo
La candidature surprise de François Hollande dans cette circonscription où la majorité présidentielle n’a investi personne fait aussi bondir le député sortant. « Personne n’est dupe en Corrèze », lâche Francis Dubois, le candidat de droite qui repart cette fois sans l’étiquette Les Républicains, bien déterminé à conserver son siège à l’Assemblée nationale face à l’ancien président.
« Monsieur Hollande veut se repositionner sur le plan national, chercher une revanche face à Emmanuel Macron… Quoi qu’il en dise, il n’a pas envie de siéger à l’Assemblée nationale et porter le quotidien des Corréziens comme je le fais depuis deux ans. »Francis Dubois, candidat de la droite
à franceinfo
Le RN à 33% aux européennes
Le sortant multiplie les déplacements de terrain, comme à Uzerche, petite ville du département. Il a refusé l’alliance avec le RN proposée par Eric Ciotti, le dirigeant des Républicains qui a fait imploser le parti. Il fait donc également face à Maïtey Pouget investie par le Rassemblement national, et qui, elle aussi, critique la démarche de François Hollande. « Rejoindre le Front populaire, c’est catastrophique pour lui. Honnêtement s’allier avec Jean-Luc Mélenchon… », moque-t-elle.
« Je dis qu’il avait été Président de la République, essayer de revenir par la petite porte, Monsieur Hollande nous a habitués, le ridicule ne tue pas. »Maïtey Pouget, candidate RN
à franceinfo
La candidate du parti d’extrême droite compte sur ces dernières heures de campagne officielle restantes pour parler des sujets qui lui sont chers : « Le pouvoir d’achat, l’immigration, la santé », énumère-t-elle. Le RN a réalisé un bon score en Corrèze aux européennes avec près de 33% des voix. Les partis qui forment aujourd’hui le Nouveau Front populaire ont, eux, recueilli environ 30% des suffrages.