L’homme le plus riche du monde lorgne désormais vers le Royaume-Uni. Il a rencontré cette semaine le chef de file populiste Nigel Farage, et pourrait financer généreusement son mouvement Reform UK.
La photo a fait la Une de la presse anglaise. Sous un portrait kitsch à souhait de Donald Trump, Nigel Farage, député et dirigeant du parti d’extrême droite Reform UK, pose fièrement avec Elon Musk. La rencontre a eu lieu lundi 16 décembre à Mar-a-Lago, en Floride, dans la résidence du président élu des États-Unis, devenu l’antichambre du pouvoir en attendant son installation à la Maison-Blanche.
Nigel Farage n’a pas fait le déplacement uniquement pour le cliché. Figure du camp du Brexit du temps où il dirigeait le Ukip (le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), il est revenu au premier plan lors des dernières élections début juillet, à la faveur de l’effondrement du parti conservateur. Redevenu député, Nigel Farage flambe depuis dans les sondages, et se verrait bien grimper jusqu’au 10 Downing Street. En six mois, son parti a doublé son nombre d’adhérents, et pour poursuivre l’ascension, il a besoin d’argent.
Ça tombe bien, l’homme le plus riche du monde en a beaucoup, et il serait prêt à mettre 100 millions de dollars sur la table pour financer son mouvement. C’est Niegel Farage lui-même qui l’assure, de retour de Mar-a-Lago, en Floride, où il a rencontré Elon Musk, dans la résidence de Donald Trump. Entrevue qu’il a raconté l’air satisfait à la BBC.(Nouvelle fenêtre) « On a parlé d’argent, dit-il. Nous sommes en négociations ouvertes. Il veut nous aider, il n’est pas opposé à l’idée de nous donner de l’argent, à condition que nous puissions le faire légalement par l’intermédiaire d’entreprises britanniques« .
Une influence sans précédent
Des questions légales et politiques entourent déjà ce potentiel financement. La loi ne limite pas le financement des partis politiques, mais il est en principe réservé aux citoyens et aux entreprises britanniques. Elon Musk aurait déjà trouvé la parade, en imaginant la branche britannique de son réseau social assurer le versement.
Au Royaume-Uni, les partis traditionnels, travaillistes et conservateurs s’inquiètent de l’influence considérable que pourrait avoir Elon Musk avec ce qui serait le « plus gros don de l’histoire politique britannique« . Et le milliardaire multiplie ces derniers mois les critiques sur le gouvernement et l’actuel Premier ministre Keir Starmer, dont le projet de régulation des médias sociaux hérisse le propriétaire de la plateforme X.
Désormais omniprésent à Mar-a-Lago, chez Donald Trump, Elon Musk, tel un parrain, enchaîne les audiences avec des courtisans de tous les continents. Après l’argentin JAvier Milei, et le hongrois Viktor Orban, Nigel Farage constitue une pièce de plus au puzzle d’une sorte d’Internationale populiste, tendance libertarienne. Pour lui, la « lutte finale » semble avoir déjà commencé.