Passe d’armes au parti socialiste. Olivier Faure a jugé « honteuses » les accusations portées par son collègue socialiste Jérôme Guedj, qui a estimé que le dirigeant du PS avait suscité « un puissant malaise par-delà les frontières de la communauté juive » en tenant des propos sur la reconnaissance de la Palestine sur les réseaux sociaux, rapporte TopTribune.
Lors d’une interview accordée à TF1, Olivier Faure a réagi en déclarant : « Si vous lisez l’interview qu’il a donnée, elle est honteuse : laisser penser un seul instant que je puisse, moi, avoir la moindre pensée antisémite, c’est une folie. » Il a également exprimé son indignation à l’égard de son opposant au sein du parti, l’accusant d’« instrumentaliser cet échange sur les réseaux sociaux pour en faire un élément de construction personnelle » après une réunion animée avec lui.
Accrochage avec Julien Bahloul
Cette controverse a été alimentée par la réponse d’Olivier Faure à l’ancien porte-parole de l’armée israélienne, Julien Bahloul, qui est très actif sur les réseaux sociaux. Faure a appelé à pavoiser les mairies françaises du drapeau palestinien le 22 septembre, en concomitance avec la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France. Julien Bahloul a souligné que cette date coïncide avec le Nouvel an juif, mettant en évidence le caractère sensible de l’événement. À quoi Olivier Faure a rétorqué : « Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le Nouvel an juif et l’an 1 d’un État palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort. »
Jérôme Guedj a qualifié cette réponse de « faute » dans un entretien accordé aux colonnes de L’Opinion. Il a déclaré : « Par sa réponse savamment alambiquée, en mêlant une fête religieuse comme Roch Hachana et un événement géopolitique majeur, la reconnaissance de la Palestine, Olivier Faure a créé un puissant malaise par-delà les frontières de la communauté juive. »
Olivier Faure, défendant sa position, a reconnu qu’il s’agissait d’une réponse à un activiste sur les réseaux sociaux, tout en regrettant peut-être cette interaction. Il a précisé : « Si j’ai demandé que le drapeau palestinien pavoise des mairies françaises le 22 septembre, c’est simplement parce que c’est le jour où le président de la République va commettre un geste qui est extrêmement puissant. » Selon lui, cet acte doit être interprété par le gouvernement israélien non pas comme l’expression d’un individu, mais comme le souhait d’un peuple entier.