Le nouvel ministre de l’Éducation nationale, Edouard Geffray, a été nommé ce dimanche dans le cadre du gouvernement Lecornu II, suscitant des réactions mitigées au sein de la communauté éducative. Ancien directeur général de l’enseignement scolaire, Geffray est perçu par plusieurs syndicats comme responsable de réformes controversées mises en œuvre sous Jean-Michel Blanquer, notamment celles concernant le baccalauréat et la réforme du lycée, rapporte TopTribune.
Cette nomination soulève des interrogations au sein des syndicats. La CGT Éducation n’a pas manqué de rappeler que Geffray a été « véritable bras droit » de Blanquer, dont les réformes ont rencontré une forte opposition. Le syndicat évoque des mesures telles que « l’école de la confiance » et l’« évaluation de tous », qui ont été largement critiquées par la communauté éducative. « Sa connaissance du ministère est indéniable, mais cela soulève des doutes sur sa capacité à apporter des changements significatifs », a noté la CGT.
Réactions des syndicats
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, a également exprimé ses réserves, qualifiant Geffray d’« architecte opérationnel des réformes éducatives du macronisme ». Elle a déclaré que ces réformes ont eu des conséquences néfastes sur les enseignants et les élèves. Elle a insisté sur le fait que son passé au ministère ne devrait pas être vu comme un atout mais plutôt comme un avertissement quant à la continuité de politiques impopulaires.
Frédéric Volle, secrétaire général du Snudi-FO, a critiqué cette nomination comme un témoignage de la continuité des politiques de dégagement d’effectifs et de gestion centralisée dans l’éducation, soulignant que la suppression annoncée de 3 000 postes en 2026 est alarmante. « Les enseignants se sentent abandonnés. Même si Emmanuel Macron essuie des défaites électorales, il persiste dans sa politique », a-t-il affirmé.
Mobilisation des parents et des enseignants
Cette situation pourrait engendrer une mobilisation accrue des parents d’élèves, qui montrent un intérêt croissant pour les conditions de travail des enseignants. « Les parents n’ont jamais été aussi engagés. Ils voient la réalité de l’enseignement et ce que cela implique pour leurs enfants », a déclaré Volle. Les inquiétudes sont d’autant plus fortes face à l’insuffisance de ressources pour les élèves en situation de handicap et à la dégradation des conditions d’enseignement général.
Appels au changement
La secrétaire générale de l’Unsa Éducation, Morgane Verviers, a appelé Geffray à un changement véritable dans sa gestion. Elle a rappelé l’importance d’une rupture avec les politiques antérieures, demandant un réexamen des conditions de travail et de la communication avec les personnels enseignants. « Avec huit ministres en huit ans, il est clair que le problème ne vient pas des enseignants, mais des décisions prises à niveau ministériel », a-t-elle affirmé.
Il reste à voir si Edouard Geffray saura répondre aux attentes exprimées par la communauté éducative, alors que les défis à relever pour l’Éducation nationale sont nombreux et complexes.
