Les Boston Celtics ont remporté leur 18e titre, lundi, après avoir battu les Dallas Mavericks (106-88) dans le cinquième match des Finales.
C’est donc Boston qui accrochera le premier la 18e bannière de champion dans sa salle. A égalité depuis 2020 avec les Los Angeles Lakers au nombre de titres NBA (17), bien loin devant les Golden State Warriors, troisièmes (sept titres), les Celtics se sont imposés face à Dallas, lundi (106-88) pour remporter la finale 4-1 et ajouter un titre de champion qui les fuyait depuis 2008.
Une éternité pour une franchise aussi mythique, qui avait remporté 16 titres en 29 ans (1957-1986) et… un seul dans les 37 années qui ont suivi, en 2008 donc. Jusqu’à ce lundi.
Ce 18e titre a mis du temps à venir. Il a pris forme en 2016, avec la draft (sélection de jeunes espoirs) de Jaylen Brown, diamant brut enfin bien taillé et élu MVP des Finales lundi. L’année suivante, c’est son compère des « Jay’s », Jayson Tatum, qui avait été choisi pour compléter le projet Celtics. Ce dernier végétait sévèrement : Boston n’arrivait plus à passer le premier tour des playoffs depuis la fin de l’époque de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen, en 2013.
A l’heure des « Superteams » avec la réunion de plusieurs stars, comme les Los Angeles Lakers en 2019 (James-Davis) ou les Brooklyn Nets en 2021 (Durant-Irving-Harden), Boston ne s’est jamais écarté de sa trajectoire initiale, souhaitant construire un effectif équilibré autour des deux espoirs. Le projet avait déjà failli réussir : une finale NBA en 2022, mais la jeunesse et l’inexpérience des Verts a coûté trop cher face à la dynastie des Golden State Warriors (4-2).
Un projet qui n’a jamais dévié
Malgré cet échec, le management des Celtics n’a pas paniqué. Là où il est fréquent de faire exploser un effectif de stars au gré des déceptions, Boston a préféré ajuster son groupe, plutôt que le casser.
Le management a agi par petites retouches, tout en laissant mûrir Tatum et Brown, aujourd’hui âgés de 26 et 27 ans. « Les gens pensent que l’on est dans la continuité des années précédentes. Mais nous sommes une équipe différente de l’an passé et de l’année d’avant. On a changé trois fois d’entraîneur en cinq ans. Et le temps a passé, on a gagné de l’expérience », disait Jaylen Brown avant la finale face à Dallas.
Le coach Joe Mazzulla a su, en un an, parfaitement intégrer les joueurs d’équipe que sont Jrue Holiday, Kristaps Porzingis ou le vétéran Al Horford (38 ans), tous indispensables pour obtenir ce 18e titre.
Le jeune entraîneur (35 ans), en poste depuis 2022, a su insuffler un calme et une maîtrise à son équipe, qui s’est démarquée par une défense étouffante et une gestion impitoyable des émotions. Signe que ce groupe est enfin arrivé à maturité. « Il faut anticiper l’inattendu, comprendre que nous sommes vulnérables, pour continuer à se battre », disait-il avant une finale maîtrisée de bout en bout.
Ce n’est donc qu’en 2024, soit huit ans après l’arrivée du premier joueur du projet actuel, que l’équipe a trouvé la formule du titre. Une période très longue à l’échelle de la NBA, et un modèle de construction d’équipe semblable à celui des Denver Nuggets, champions l’an dernier.
Trois défaites en 19 matchs de playoffs
S’il est indéniable que leur parcours jusqu’au titre n’a pas été le plus relevé de l’histoire, avec plusieurs blessés majeurs chez leurs adversaires (Jimmy Butler à Miami, Tyrese Haliburton à Indiana), il serait injuste d’enlever le mérite aux Celtics, qui ont assumé leur costume de favori jusqu’au bout.
Après une saison régulière impitoyable (78% de victoires), ils n’ont lâché que trois matchs dans ces playoffs, pour 16 victoires. En finale, ils ont infligé un cinglant 4-1 aux pauvres Mavericks, qui n’ont pas su trouver la solution malgré Luka Doncic et Kyrie Irving.
Si leur run vers le titre ne marquera pas les mémoires collectives, les Boston Celtics n’auront pas à s’excuser des déboires des autres. Cette 18e bannière n’a rien d’un titre au rabais, et sa construction, patiente et réfléchie dans une NBA frénétique, lui donne encore plus de valeur.