Moscou abandonne le moratoire sur les missiles à portée intermédiaire, relançant les craintes d'une course aux armements
Moscou abandonne le moratoire sur les missiles à portée intermédiaire, relançant les craintes d'une course aux armements

Moscou abandonne le moratoire sur les missiles à portée intermédiaire, relançant les craintes d’une course aux armements

05.08.2025 10:45
2 min de lecture

Le 4 août 2025, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que la Russie ne se considérait plus liée par le moratoire sur le déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire et à courte portée, renonçant unilatéralement aux engagements qu’elle respectait depuis la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Selon Moscou, cette décision serait une réponse au déploiement présumé de missiles américains en Europe et dans la région Asie-Pacifique.

Un nouveau coup porté au contrôle des armements post-Guerre froide

La fin du moratoire russe s’inscrit dans une série de ruptures avec les mécanismes de contrôle des armements mis en place depuis la fin de la Guerre froide. En renonçant aux limitations sur les missiles de portée intermédiaire (1 000–5 500 km) et de courte portée (500–1 000 km), Moscou met en péril les équilibres stratégiques déjà fragilisés par la fin du traité INF en 2019. Cette démarche risque d’affaiblir également le Traité de réduction des armes stratégiques (New START), qui expirera en 2026.

Menace nucléaire accrue en Europe et en Asie

Le déploiement possible de missiles russes capables d’emporter des ogives nucléaires, tels que les 9M729 « Iskander-M » ou le RS-26 « Roubij », élève le risque d’une escalade nucléaire, en réduisant considérablement le temps de réaction (5 à 15 minutes de vol). Ces systèmes pourraient frapper des capitales européennes et amplifier les tensions régionales. En novembre 2024, une frappe sur Dnipro à l’aide d’un missile de type « Orechnik » a illustré que la Russie teste déjà ces capacités en conditions réelles.

L’Ukraine et l’Europe de l’Est en première ligne

Les pays frontaliers, dont l’Ukraine, la Pologne et les États baltes, se retrouvent exposés à une menace directe. Le renforcement du potentiel offensif russe avec des missiles de croisière et hypersoniques augmente la pression militaire et politique sur les États soutenant Kyiv. Malgré les démentis de Moscou, l’OTAN estime que la portée du missile 9M729 dépasse les 500 km, ce qui constitue une violation potentielle de l’INF.

Accusations contre l’Occident et isolement diplomatique

Moscou justifie sa décision par la présence de missiles américains au sol en Europe et en Asie, accusant le « collectif occidental » d’avoir déséquilibré la situation. Le Kremlin inclut dans cette logique les lanceurs HIMARS et M270 fournis à l’Ukraine, considérés comme des systèmes compatibles INF. Cependant, cette tentative de transfert de responsabilité pourrait accentuer l’isolement international de la Russie et renforcer l’unité des pays de l’OTAN, qui perçoivent ce revirement comme une menace stratégique directe.

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