Sept ans après son dernier trophée, le Montpellier Handball a enfin conjuré le sort à l’issue d’une fin de match irrespirable.
Il aura donc fallu attendre 7 ans, endurer les blessures, les coups du sort, les défaites à la dernière seconde et quelques humiliations pour revoir enfin le Montpellier Handball sur la plus haute marche d’un podium. Il aura fallu attendre une éternité dans l’histoire de ce grand club mais personne ne s’en plaindra ce matin tant le scénario de cette finale restera dans les annales du handball tricolore.
Le MHB a remporté dimanche sa 14e Coupe de France face au Paris Saint-Germain, la meilleure équipe de ces dix dernières années, en perdant rapidement Veron Nacinovic (carton rouge, 14e) et Karl Konan (cheville), après avoir mené de trois buts à l’amorce de la 52e minute (28-25) mais dans l’incapacité de marquer par la suite (28-28, 60e). En revenant surtout de l’enfer dans une série de tirs au but irrespirable avec l’intervention de l’arbitrage vidéo au passage.
Tour à tour, Charles Bolzinger et Rémi Desbonnet, les gardiens du temple, sont alors allés clouer le bec aux tireurs parisiens (lire ci-dessous). La suite, c’est une joie immense dans les tribunes et des joueurs libérés enfin du poids des échecs répétés.
« C’est une grande fierté. Je suis évidemment content pour tout le monde, a salué Erick Mathé, l’homme providentiel, arrivé l’été dernier pour remplacer Patrice Canayer à la tête d’un effectif talentueux. 7 ans… On nous le rabâchait tellement. Mais Montpellier, c’est aussi la culture de la gagne. »
Richert sur son nuage
Benjamin Richert, débarqué dans l’Hérault le 25 avril dernier pour pallier l’absence de Yanis Lenne, maîtrise déjà le concept. Au milieu de ce tourbillon, des performances exceptionnelles d’Arthur Lenne (5 buts), Ahmed Hesham (10 buts) ou encore Rémi Desbonnet, l’ailier droit international a porté son courage à deux mains pour maintenir à flot le MHB (11 buts sur 13 tirs). Il a surtout transformé son deuxième jet de 7 m après avoir été mis en échec sur le premier.
À des proches qui l’interrogeaient dans la semaine sur la pression inhérente à ce genre de match, le jeune homme, 27 ans, répliquait simplement : « J’ai attendu ces moments depuis tellement longtemps. Pourquoi je me mettrais la pression. » Oui pourquoi. Hier, il a été grand dans la fournaise.
Diego Simonet n’a pas tremblé lui non plus. Sur le banc la majeure partie du match, la faute à une vilaine blessure à la voûte plantaire, l’Argentin, héros du dernier titre montpelliérain (Ligue des champions 2018), a tiré deux fois lui aussi durant la série de “pénos”. Et marqué les deux fois.
« On a travaillé des années pour en arriver là. Ça se jouait souvent à quelques détails… », a rappelé le demi-centre, hilare, devant un Stas Skube en pleurs. Le mot de la fin revient toutefois à Karl Konan : « J’ai une pensée pour Patrice Canayer. Ils nous avaient donné tous les ingrédients pour avancer et aller chercher ce titre. Lui aussi avait tout donné pour l’obtenir. Ce soir je lui dédie cette victoire. » La boucle est enfin bouclée. Montpellier est ressuscité.