Mode survie à la hongroise : comment Viktor Orbán copie Vladimir Poutine
Mode survie à la hongroise : comment Viktor Orbán copie Vladimir Poutine

Mode survie à la hongroise : comment Viktor Orbán copie Vladimir Poutine

21.05.2025
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La peur de perdre le pouvoir hante le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Pour le conserver, il s’accroche à toutes les branches.

Dans un contexte de récession, dévaluation du forint, inflation croissante, déficit budgétaire élevé, crise de confiance parmi les partenaires européens et blocage partiel des financements européens, le Premier ministre hongrois annonce une vaste conspiration contre l’État. Selon lui, les services secrets ukrainiens mèneraient une campagne coordonnée visant à faire échouer le référendum hongrois sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Orbán affirme que cette opération spéciale a été réalisée avec la participation active de l’opposition hongroise. « Cela n’est jamais arrivé de mémoire », a-t-il souligné. Et il menace d’utiliser les services secrets hongrois contre eux.

Cette déclaration n’est pas qu’un simple coup de propagande, mais un signal que le régime de Viktor Orbán tente de conserver le pouvoir par tous les moyens — des provocations informationnelles aux restrictions législatives.

La méthodologie de conservation du pouvoir selon Viktor Orbán
À l’instar de Vladimir Poutine, Viktor Orbán construit un régime autoritaire, remplaçant les institutions démocratiques par des structures de façade, contrôlant les médias, utilisant les services secrets pour combattre les opposants politiques et le parlement pour réprimer la société civile hongroise à l’image de la Russie. Et bien que les proportions diffèrent, l’essence est la même : le pouvoir à tout prix.

En 2017, le gouvernement Orbán a déjà adopté une méthode largement utilisée en Russie : le parlement contrôlé a voté une loi sur le « financement étranger ». Celle-ci ciblait notamment la Fondation Soros et d’autres ONG critiques envers le régime. L’Union européenne a vivement condamné cette loi, et la Cour de justice de l’UE l’a reconnue contraire au droit européen. Mais cela n’a pas arrêté Orbán. Au contraire, il a utilisé la pression de la Commission européenne comme preuve de sa « lutte pour la souveraineté ».

Dans le recul général du pays vis-à-vis de la démocratie s’inscrit aussi un projet de loi récemment présenté au parlement, « sur la transparence de la vie publique ». S’il est adopté, l’Office de protection de la souveraineté pourra mettre sur liste noire les organisations recevant des financements étrangers, y compris via des subventions de l’UE, si ces groupes sont jugés « une menace pour la souveraineté hongroise ».

Selon l’agence Bloomberg, après l’investiture de Donald Trump comme président des États-Unis, Orbán avait promis un « grand nettoyage de Pâques » des ONG financées de l’étranger. L’adoption de cette loi risquerait d’aggraver encore plus le conflit entre la Hongrie et l’Union européenne, déjà à l’origine du gel de plusieurs milliards d’euros de financements européens.

Mais la mission d’Orbán n’est pas seulement de conserver le pouvoir. Son objectif est de transformer définitivement la Hongrie en un régime de « démocratie dirigée » à la russe, mais au sein de l’Union européenne.

La logique politique des scandales d’espionnage
Depuis 2010, Orbán dirige sans interruption le gouvernement hongrois. Pourtant, à un an des élections parlementaires, le soutien à son parti « Fidesz » baisse tandis que les sondages pour l’opposition « Tisza », menée par Péter Magyar, progressent. Selon un sondage de mars de l’Institut Medián, 46 % des électeurs soutiendraient « Tisza » contre seulement 37 % pour « Fidesz ».

L’arrestation de deux citoyens hongrois suspectés d’espionnage en Ukraine est une aubaine pour Orbán afin de mobiliser son électorat. Le gouvernement présente l’incident comme une « attaque sans précédent contre la démocratie hongroise ». Pourtant, aucune preuve concrète d’une tentative ukrainienne de faire échouer le référendum n’a été fournie par Budapest. Et ce n’était pas le but : l’essentiel est de créer un climat médiatique dans lequel Orbán apparaîtra comme victime d’une agression extérieure.

Cela lui permet à la fois de mobiliser l’électorat conservateur et nationaliste, d’attaquer l’opposition et de poursuivre son conflit avec Bruxelles, accusant l’UE de double standard.

Cette rhétorique fait partie de la politique cohérente du gouvernement hongrois. Orbán critique depuis longtemps les sanctions contre la Russie, soutient les liens économiques avec la Chine et la Biélorussie, et s’est récemment opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.

Le paradoxe d’Orbán est que, tout en restant membre du système politique européen, il applique des méthodes qui contredisent ce système. Persécution de l’opposition, pression sur les médias, initiatives législatives contre les ONG, rhétorique populiste de droite — tout cela fait de la Hongrie un « cheval de Troie » du Kremlin au sein de l’UE. Orbán suit la voie de Poutine, même si cela doit détruire la démocratie hongroise.

L’Union européenne doit agir
Le fait qu’Orbán cherche à associer l’opposition hongroise aux supposés services secrets ukrainiens ouvre la voie à de nouvelles répressions : écoutes, perquisitions, poursuites judiciaires, guerre informationnelle. Tout cela sous le prétexte de « protection de la sécurité nationale ». Le scandale d’espionnage n’est qu’un début. Les prochains visés seront sans doute les médias et les ONG.

Les actions d’Orbán minent depuis longtemps l’unité de l’Union européenne, bloquent des décisions importantes, déstabilisent la sécurité régionale et renforcent l’influence russe. Sous sa direction, la Hongrie est devenue un instrument politique du Kremlin à l’intérieur de l’UE. La question est de savoir comment l’UE réagira. Car si la réponse se limite à de simples « inquiétudes » ou à un nouveau gel des fonds européens, Orbán obtiendra un blanc-seing.

Aujourd’hui, Bruxelles ne peut plus se contenter de déclarations diplomatiques ou d’outils financiers. Il est temps de déclencher la procédure politique prévue à l’article 7 du traité de l’UE — « l’option nucléaire » — qui permet de priver un pays de son droit de vote au Conseil de l’UE en cas de violation grave et systématique des valeurs européennes. Ce sera un signal juridique et politique fort : l’Europe refuse l’autocratie.

Viktor Orbán a choisi la voie de la désinformation et de la confrontation. Il devient de plus en plus un adversaire non seulement de Bruxelles mais aussi un acteur actif du revanchisme autoritaire qui menace toute l’Europe aujourd’hui. Le scandale d’espionnage, les accusations contre l’Ukraine et l’opposition hongroise, la répression des voix dissidentes à Budapest — ce ne sont pas seulement des jeux politiques internes. C’est un défi aux principes européens. La réponse européenne doit être ferme — par les mécanismes prévus à l’article 7 du traité de l’UE.

Car si l’UE ne peut pas se protéger de l’autoritarisme en son sein, elle ne pourra pas défendre la démocratie dans les autres pays qui croient encore en la force des valeurs européennes.

2 Comments

  1. […] След повече от десетилетие на власт, унгарският премиер Виктор Орбан все по-ясно показва, че е избрал пътя на авторитарно управление по подобие на руския президент Владимир Путин. Това не е просто политическа стилистика – това е стратегически избор, който поставя под съмнение ангажимента на Унгария към европейските ценности и демократичния ред.Превземане на институциитеОткакто се върна на власт през 2010 г., Орбан и неговата партия ФИДЕС проведоха мащабна трансформация на унгарската политическа система. Конституцията беше пренаписана, изборната система – променена в полза на управляващите, а съдебната власт – подчинена на изпълнителната. Президентът, парламентът, Конституционният съд и почти всички ключови институции се контролират от хора, лоялни на Орбан.Както при Путин, институциите вече не служат като балансьори, а като инструменти за укрепване на властта и потискане на опозицията.Контрол върху медиите и репресии срещу НПОПодобно на Кремъл, Орбан заложи на контрол над информацията. Над 80% от медиите в Унгария вече са директно или косвено свързани с правителството. Критичните гласове се заглушават чрез икономически натиск, спиране на финансиране и прехвърляне на лицензи.Освен това, през 2024 г. ФИДЕС представи закон, вдъхновен от руската „закона за чуждестранните агенти“, насочен срещу независими организации, финансирани отвън. Целта: да се делегитимират и елиминират неудобните гласове в гражданското общество.Фалшив национализъм и исторически реваншизъмЗа да мобилизира електората и да отвлече вниманието от икономическите проблеми, Орбан прибягва до агресивен национализъм. Той говори за „възстановяване на националната гордост“, разпространяват се карти на „Велика Унгария“, включващи части от Румъния, Сърбия, Словакия и Украйна. Така се насърчават реваншистки нагласи, напомнящи за междувоенна Европа.Чуждите унгарски малцинства – особено в Трансилвания и Закарпатието – се използват като инструмент за натиск върху съседни държави. Будапеща раздава унгарски паспорти, а унгарските разузнавателни служби провеждат активна дейност в региона.Флирт с Кремъл, конфронтация с ЕСМакар Унгария да е част от ЕС и НАТО, Орбан системно подкопава единството на двете организации. Той редовно блокира санкции срещу Русия, поставя условия за помощ за Украйна и отказва да доставя оръжия. Будапеща поддържа енергийни сделки с „Газпром“ и други руски компании, а унгарските медии често разпространяват кремълски наративи.През 2024 г. Орбан беше единственият европейски лидер, който публично се срещна с Путин в разгара на войната в Украйна – визита, която предизвика шок в Брюксел и Страсбург.Унгария като лаборатория на „путинския модел“ в ЕСОрбан превръща Унгария в „троянски кон“ в сърцето на Европа – държава, членка на ЕС и НАТО, която отвътре подкопава принципите им. Система, в която свободата на словото, съдебната независимост и правовият ред се разяждат методично – по руски образец.Докато ЕС се колебае между санкции и компромиси, Орбан използва всяко съмнение и всяка слабост в европейската структура, за да засили личната си власт. Ако този модел не бъде спрян, той рискува да се превърне в зараза – не само за Централна Европа, но и за самата идея за обединена и демократична Европа.  […]

  2. […] Орбан превръща Унгария в „троянски кон“ в сърцето на Европа – държава, членка на ЕС и НАТО, която отвътре подкопава принципите им. Система, в която свободата на словото, съдебната независимост и правовият ред се разяждат методично – по руски образец.Докато ЕС се колебае между санкции и компромиси, Орбан използва всяко съмнение и всяка слабост в европейската структура, за да засили личната си власт. Ако този модел не бъде спрян, той рискува да се превърне в зараза – не само за Централна Европа, но и за самата идея за обединена и демократична Европа. […]

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