Du 4 au 5 novembre 2025, une étude a été menée pour analyser les comportements d’achat de vêtements des consommateurs. Les résultats révèlent que la fast fashion s’inscrit dans un habitus de consommation bien ancré, plutôt que d’être simplement une tendance passagère. Cette pratique touche divers segments de la population, avec des disparités notables en fonction de l’âge, du genre et du revenu, rapporte TopTribune.
Un phénomène partagé, mais plus prononcé chez les jeunes et les femmes
Une première constatation est la quasi-universalité de ce phénomène : 70 % des Français se considèrent comme des consommateurs réguliers de fast fashion, tandis que chaque individu a, au moins une fois dans l’année, acquis un article de marques telles que Zara, H&M, Shein, Primark, Bershka, Temu ou Asos. Parmi les jeunes âgés de 18 à 35 ans, ce chiffre monte à 88 %. Ce groupe d’âge forme le cœur de cible de l’industrie de la mode rapide, étant connecté, influencé par les médias sociaux, et habitué aux comparaisons et achats en ligne.
Les femmes se distinguent également par leur consommation : 78 % affirment acheter ces marques régulièrement, contre environ 60 % des hommes. Les motivations diffèrent quelque peu : les femmes mettent l’accent sur le style, la diversité et la disponibilité des tailles, tandis que les hommes privilégient davantage la simplicité et la rapidité d’achat, surtout en ligne.
Un modèle apprécié par toutes les catégories de revenus
À l’encontre des idées reçues, la fast fashion n’est pas limitée aux ménages à faible revenu. En effet, l’étude indique que 75 % des individus ayant un revenu mensuel supérieur à 2 500 € se tournent vers ce type de enseignes, favorisant des marques comme Zara et Asos, souvent perçues comme plus qualitatifs.
Pour les consommateurs à revenus intermédiaires et modestes, le prix abordable et la fréquence des promotions constituent les principaux moteurs de cette consommation. La fast fashion leur permet une mise à jour régulière de leur garde-robe sans pression financière. Pour les étudiants et jeunes actifs, elle offre une solution économique pour s’habiller, suivre les tendances sans risque et consommer rapidement, particulièrement via mobile. Les ménages aux ressources plus limitées privilégient des enseignes comme Shein, Primark ou Temu, connues pour leurs tarifs très compétitifs.
Les critères d’achat : style, qualité perçue et prix
Lorsqu’on interroge les Français sur les éléments qui influencent leurs choix d’achat, trois critères principaux émergent :
- Le style / l’esthétique des vêtements (36 à 45 % des réponses)
- La qualité ou la durabilité perçue (23 à 31 %)
- Le prix (23 à 29 %)
Ces trois éléments témoignent d’un équilibre pragmatique : les consommateurs cherchent des articles qui ont de l’impact visuel, qui durent dans le temps, tout en restant accessibles financièrement. D’autres aspects, tels que l’origine des produits, les conditions de fabrication ou l’impact environnemental, semblent jouer un rôle secondaire dans les décisions d’achat, n’étant mentionnés que par 2 à 7 % des répondants.
Ainsi, les résultats de l’étude illustrent que les polémiques ou scandales liés à l’industrie n’influent guère sur l’intention d’achat. Celle-ci a légèrement baissé d’un point, passant de 27 % à 26 %, après plusieurs actions médiatiques. Les marques les plus en vue tirent profit de leur visibilité continue dans le flux numérique, à travers des mises à jour fréquentes, des collaborations avec des influenceurs, et des publicités ciblées.
