Plusieurs rassemblements sont prévus ce week-end pour dénoncer le recours à ces retenues d’eau géantes servant à l’agriculture
Des affrontements opposant des militants radicaux aux forces de l’ordre ont éclaté samedi à La Rochelle, après la dislocation d’un des cortèges de la deuxième journée de manifestation contre les « bassines », des réserves d’irrigation contestées. L’un des deux cortèges partis en direction du port de commerce, dans lequel se trouvaient 400 « black blocs » selon les autorités, a fait demi-tour en se disloquant après une charge des gendarmes. Une course-poursuite s’est alors engagée entre des manifestants et les forces de l’ordre, avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes. La manifestation s’est terminée peu avant 17 heures.
Selon un premier bilan du parquet de La Rochelle, une gendarme a été blessée par brûlure et cinq manifestants blessés légèrement. Plusieurs personnes ont été interpellées pour rébellion et outrage, tentative d’intrusion ou rassemblement illicite.
Quelques heures plus tôt, les gendarmes avaient repoussé des manifestants à l’intérieur du port de commerce de La Rochelle. Une opération qui s’était globalement déroulée sans heurts. Environ 200 personnes et quelques tracteurs étaient réunis aux abords du port de Charente-Maritime, où des rassemblements contre les projets de « mégabassines » sont annoncés ce week-end.
Les manifestants ont reculé sans affrontements dans une nuée de gaz lacrymogène vers une rue du terminal agro-industriel moins exposée selon les autorités, alors que plusieurs milliers d’autres personnes étaient réunies dans un parc du centre-ville près du vieux port.
Bloquer « symboliquement » le port
Après une manifestation avortée vendredi dans un champ en feu près de Poitiers, les opposants aux « bassines » ont mis le cap samedi sur le port de commerce de La Rochelle, qu’ils comptent bloquer « symboliquement » pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie.
Les autorités ont interdit tout rassemblement dans la commune, très fréquentée par les touristes en cette période estivale. Plus de 3.000 gendarmes et policiers sont mobilisés depuis le début de la semaine dans le cadre du dispositif de sécurité.
Les organisateurs de la manifestation – dont le collectif Bassines Non Merci (BNM) – ont annoncé un rassemblement, à la fois « en ville et en bord de mer », dans une ambiance « de fête et de carnaval ». Des débordements sont craints, un an après les violents affrontements survenus en mars 2023 à Sainte-Soline. De nombreux manifestants et gendarmes avaient été blessés.