Cette explosion des violences a atteint un niveau sans précédent, l’an dernier, du fait notamment de la guerre dans la bande de Gaza. Et l’année 2024 pourrait s’achever sur une issue, « encore plus meurtrière », selon l’organisation.
Les violences commises sur des travailleurs humanitaires sont « inacceptables, inadmissibles » pour l’ONU. La cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’Organisation des Nations Unies (Ocha) a dénoncé, lundi 19 août, la banalisation de ces actes ainsi le nombre record de morts, déplorés au sein de la communauté humanitaire internationale. En 2023, 280 humanitaires ont été tués, soit une augmentation de 137% par rapport à 2022.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, Joyce Msuya a déploré « la normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires » et « le fait que personne ne rende de comptes ». Selon les chiffres utilisés par l’Ocha dans son communiqué, plus de la moitié des morts recensés dans l’année qui vient de s’écouler sont des humanitaires tués à Gaza lors des trois premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas, un bilan devançant ceux enregistrés au Soudan du Sud et au Soudan. Rien que depuis octobre, plus de 280 travailleurs humanitaires ont été tués dans ce territoire palestinien, dont une majorité d’employés de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, précisent les Nations unies.
Alors que la guerre va entrer dans son onzième mois, « 2024 pourrait bien être sur la voie d’une issue encore plus meurtrière », s’alarme encore l’ONU. Les responsables de plusieurs humanitaires s’apprêtent, en conséquence, à envoyer une lettre commune aux Etats membres de l’ONU pour réclamer « la fin des attaques contre les civils, la protection de tous les humanitaires et que les responsables rendent des comptes », ajoute l’Ocha, précisant toutefois que le nombre d’humanitaires kidnappés a atteint son chiffre le plus bas depuis 2022.